Le constat de la contradiction entre l’urgence de faire œuvre commune face aux dangers qui nous menacent (changement climatique, vulnérabilités écologiques, inégalités et précarités sociales), et la réduction systémique des capacités à faire collectif au bénéfice de l’agentivité individuelle, et sa conviction que l’essence humaine réside justement dans son œuvre commune, conduisent l’auteur à la recherche urgente des fondements philosophiques d’un agir en commun. Dans la suite de sa démarche singulière et particulièrement féconde depuis un quart de siècle, il estime que si les mutualités relationnelles qui nous relient ensemble sont les meilleurs antidotes à la domination, alors il convient, par-delà la valorisation de l’association et de la coopération, de mettre l’accent sur les solidarités, de fait mais aujourd’hui non assurées et assumées, qui nous engagent les uns envers les autres. Or, actuellement cet engagement social est lui-même très largement minoré au bénéfice des déterminants économiques et politiques au sein de la pensée critique. Considérant que la privation du pouvoir faire ensemble est une aliénation capitale et réciproque du ” je ” qui est un ” nous ” et du ” nous ” qui est un ” je “, l’auteur mobilise une palette d’auteur bien au-delà de la galaxie marxienne (de Hegel à J. Searl et T. Ingold en passant par G. Simmel, M. Weber, E. Durkheim) pour mettre à jour les méandres selon lesquels nos liens de complémentarité et de réciprocité nous aident à constituer et à nous approprier le sens social de nos vies et à en maîtriser démocratiquement les conditions de réalisation.
Makan Rafatdjou
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