Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Saisir la balle au bond

« Front populaire »  ne saurait se limiter à une alliance électorale ni même à une alliance entre les seuls partis. Front Populaire suppose aussi que tout ne s’arrête pas le Dimanche 7 Juillet au soir du second tour.

Contrer le RN et les projets de Macron suppose que les intéressé/es se sont mobilisé/es. Seulement pour le vote ? Ou plutôt comme point d’ancrage des conditions d’une gauche qui ne déçoive plus ? Le souvenir des déceptions étant présent, la campagne électorale doit prouver que cela ne sera pas comme d’habitude. Faire face au danger RN pose cette question, d’autant que bien peu sont prêts à revivre une majorité macronnienne comme un moindre mal. Crier au feu et promettre que cette fois ce sera mieux qu’avec Mitterrand, la gauche plurielle ou Hollande, ne suffira pas.

Front…POPULAIRE cela veut dire que syndicats, associations, citoyen/es y contribuent et pas comme invité/es mais en partageant sur un pied d’égalité son devenir. Déjà des manifestations, des syndicats mettent en avant que le combat contre le RN passe par la satisfaction de revendications : la retraite, le pouvoir d’achat, le travail. De fait, ils commencent à dépasser la sempiternelle dissociation du social et du politique.

Que le vote pour les gauches rassemblées se fasse avec l’expérience des désillusions peut devenir un avantage par l’affirmation de la volonté d’être vraiment entendu/es. A travers cette exigence le rapport candidat/es électeur/trices serait-il en passe de se modifier ? Dans ce cas, cela ne débouchera-t-il pas demain sur un nouveau rapport élu/es- citoyen/nes ? 

De ce fait, le lundi 8 juillet ne ressemblerait pas aux lendemains habituels d’une élection. Chacun/e ne rentrerait pas chez soi dans l’attente de nouvelles lues dans la presse mais animés par cette question : « Et maintenant, comment faisons-NOUS ?» plutôt que : « Comment faites-VOUS ? ».

Indépendamment de l’élection, il y a déjà de multiples initiatives alternatives : mises en coopératives, expérimentations d’habitats collectifs, interventions citoyennes dans la gestion municipale, actions pour sauvegarder la vie sur la planète, le féminisme, regroupements dans les cités populaires, rôle de soignants durant le covid… mais notons qu’en général, ces actions sont éparses et que chacune a tendance à ignorer les autres. Paradoxalement, alors que l’élection est par nature délégataire, cette fois elle peut devenir le point de départ pour que se fédèrent toutes ces attentes. A condition que les ruptures en matière de démocratie et de dégagement de l’argent dans les dividendes du CAC40 soient bien ce qui fédère. Donc à condition que les intéressé/es se fassent entendre sans attendre. C’est-à-dire animent la campagne comme si ils/elles étaient tou/te/s candidat/es. Ce n’est pas le moment de rentrer la tête entre les épaules, c’est le moment d’être exigeant/es.

C’est souvent au cœur de l’orage que le renouveau émerge. Le seul moyen d’éviter le pire est de commencer à faire vivre ce renouveau.

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