Empêcher l’arrivée du RN au pouvoir exécutif est l’enjeu des élections législatives ; mais il s’agit de le faire à travers une mobilisation populaire, pas pour remettre en place une macronie élargie à quelques politiciens et politiciennes récupéré∙es à droite ou à gauche. Le Front Populaire ne doit pas être un slogan, mais correspondre à des mesures concrètes, perceptibles par notre classe sociale. Celle qui a participé au mouvement des Gilets jaunes, à la lutte contre la loi retraite et son monde, aux différentes actions collectives pour une écologie sociale, pour les droits des femmes, des LGBTQI, contre la stigmatisation des habitant∙es des quartiers populaires et les violences policières, pour le droit des peuples à décider de leur présent et de leur avenir, contre les guerres impérialistes partout dans le monde.
Evoquer la rupture est un élément positif ; pour nombre de ses promoteurs et promotrices de ces derniers jours, c’est une nouveauté. Il convient de s’en féliciter mais aussi de faire en sorte que ce ne soit pas juste un mot d’ordre électoraliste. Voilà pourquoi, nous proposons que celle-ci se traduise par quelques engagements concrets, à mettre en œuvre au lendemain des élections par la majorité Front Populaire. Quatre ou cinq points centraux, en tant que mesures nationales :
- l’augmentation immédiate du SMIC, des minimas sociaux et des pensions
- l’abrogation des lois sur la retraite et le retour aux 60 ans
- la (re)mise en place de DP, CHSCT et CE dans toutes les entreprises
- l’abrogation des lois liberticides (« séparatisme », « immigration », ..)
Ce sont des exemples, c’est aux mouvements sociaux, aux citoyens et citoyennes de les définir ; le Front Populaire, c’est l’affaire de tous et toutes, partout, pas seulement celle de partis.
Ce ne sont pas là des mesures révolutionnaires. Mais en les revendiquant dès maintenant, en faisant des campagnes publiques massives autour de ces thèmes, dans les entreprises et les services, dans les cités, les villes et les villages, on peut cimenter un vote populaire porteur de rupture avec le système capitaliste. La mise en place de ces mesures après le 7 juillet permettrait d’amplifier la dynamique, de créer les conditions d’une rupture. Les rendez-vous électoraux des 30 juin et 7 juillet seraient un moment d’une campagne dépassant ce seul cadre, sans le négliger pour autant.
Reste que ceci ne doit pas être « demain on rase gratis ». Le RN aussi annonce la retraite à 60 ans. Mais où prendre l’argent pour financer les mesures ? Le RN est bien évasif à ce sujet. Au contraire, il nous faut affirmer les choses : de l’argent il y en a ! « Dans les poches du patronat » dit le slogan de manifestation ; sans doute plus justement, à travers les comptes bancaires et les biens des actionnaires. « 1% de la population française possède au moins 2,2 millions d’euros par ménage. Quant à la famille de Bernard Arnault, à la tête du groupe de luxe LVMH, ses 203 milliards d’euros correspondent à la valeur de l’ensemble des logements de Marseille et de Nantes. Le poids des 500 plus grandes fortunes professionnelles a pratiquement décuplé en 20 ans. Elles représentaient 124 milliards d’euros en 2003 et atteignent un montant total de 1 170 milliards d’euros en 2023.[1] »
[1] Observatoire des inégalités.
Cet article fait partie du dossier :
Rappeler d’emblée dans les réunions l’exemple des émigrés d’après Valmy : ceux qui fuiront avec leurs capitaux, fraude fiscale de même ( 80/100 Mds€/an environ) verront leurs biens saisis. Ces biens seront vendus comme “Biens Nationaux” C. à D. mis à la disposition de la Collectivité Nationale puisque c’est grâce à cette collectivité qu’ils ont pu s’enrichir.