Notes d'actu.

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Confusion autour d’une improbable fusion

Depuis quelques semaines, c’est un sujet de discussion qui traverse une partie du monde syndical : la CGT et la FSU entamerait un processus de fusion. L’unification du syndicalisme, ou du moins du syndicalisme de luttes, est un sujet important ; ne l’aborder qu’entre deux organisations, certes pas les moindres, en excluant les autres, n’est pas gage de réussite. Et ce n’est pas un loupé : Thomas Vacheron, secrétaire confédéral CGT a justifié le tête-à-tête : « Lors de son dernier congrès, Solidaires a rejeté la possibilité de la réunification intersyndicale à la base » ; en réalité, il n’y a rien de tel dans les textes du congrès Solidaires ! Par ailleurs, un courant de la CGT est favorable à cette démarche parce qu’il y voit la perspective d’une absorption de la FSU.

Dans les trois organisations ici citées, mais aussi dans d’autres, il y a tout un travail à (re)faire sur ces questions de l’unité, de l’unification. Une partie de celles et ceux qui sont pour l’unification le sont à condition que ça se produise au sein de leur propre organisation. Et ça, ça ne marchera pas ! Pour que ça puisse fonctionner, sans doute faut-il imaginer quelque chose comme le maintien des syndicats actuels et, en parallèle, la création, dans chaque champ professionnel et local où c’est possible, d’une structure unitaire pour accueillir les nouvelles et nouveaux dans cette dynamique unitaire, sans demander aux équipes en place de dissoudre leur propre syndicat d’emblée ; si ça fonctionne, cela se ferait « naturellement » ensuite. Sans doute cela doit-il s’accompagner d’un projet novateur : une organisation syndicale et populaire, développant une pratique de masse et de classe parmi les mouvements sociaux.

L’urgence n’est-elle pas plutôt à des cadres d’action communs, à tous les niveaux ? Y compris parce que travailler concrètement ensemble est le meilleur moyen de créer la confiance permettant d’aller plus loin, vers une unification. De là, pourrait aussi jaillir des pistes concrètes permettant de répondre aux insuffisances syndicales ; car là est le véritable enjeu : renforcer l’outil syndical !

Christian Mahieux

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