Le contenu de « la loi immigration » est abject et doit être combattu politiquement, sans concession :
« Réforme » de l’Aide médicale d’État promise à l’extrême droite et à la droite pour 2024.
Mise en place de quotas migratoires.
Durcissement du regroupement familial.
Restriction des conditions du titre de séjour étranger malade.
Dépôt d’une caution pour l’obtention d’un premier titre de séjour étudiant.
Suppression des réductions dans les transports pour les étrangers bénéficiaires de l’AME.
Réintroduction du délit de séjour irrégulier.
Condition de résidence durant 5 ans pour l’ouverture des prestations sociales.
Restriction du droit du sol.
Suppression de la régularisation des salarié∙es dans les métiers dits en tension qui figurait dans les versions initiales du texte.
Durcissement des conditions d’attribution du titre de séjour pour les jeunes majeur∙es qui ont été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance avant l’âge de 16 ans.
Prise des empreintes sans consentement et avec suppression de la présence de l’avocat.
Possibilité de retenir en centre de rétention les mineur∙es de 16 à 18 ans.
Cette loi est celle de l’extrême droite, sur qui le gouvernement s’est appuyé pour obtenir son adoption. Faute de majorité institutionnelle, les partis représentant les intérêts de la bourgeoisie se rallient à l’extrême droite ; LR court derrière le RN pour tenter de continuer à exister ; le camp macroniste fait de même, auprès de LR et donc du RN, pour faire passer la loi, peu importe son contenu ; à peine était-elle votée que le gouvernement faisait savoir que plusieurs passages ne seraient pas appliqués car censurés par le Conseil constitutionnel. Cela donnera l’occasion au RN de brocarder le système qui permet ce genre d’hypocrisie, tout en faisant oublier qu’il y participe sans problème.
Le vote de cette loi n’a pas pour motivation première de répondre aux besoins économiques de la bourgeoisie. Le MEDEF n’est pas contre l’immigration : il veut des travailleurs et des travailleuses sans droits ; les immigré∙es, surtout les sans-papiers, sont un besoin du patronat. Rejeter cette loi pour des raisons morales, éthiques, humaines, est juste. Mais l’enjeu est de la resituer dans le cadre de la lutte de classe. La priorité est alors le soutien aux luttes des sans-papiers, particulièrement aux grèves de travailleurs et travailleuses qui se battent pour leur régularisation : elles sont organisées par la CGT, Solidaires ou la CNT-SO. Un exemple concret, la grève que mène depuis plus de deux ans les Chronopost d’Alfortville dans le Val-de-Marne, soutenus par Solidaires, SUD PTT et le Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry. Ce sera plus efficace que de faire revivre la notion d’anti France1 ou de prétendre gagner sur l’immigration contre l’extrême droite, la droite et le gouvernement grâce à une motion parlementaire présentée durant quelques heures comme une victoire, avant de vérifier que, conformément au processus législatif, cela allait servir à revenir à une version plus réactionnaire et raciste du projet de loi. Demander à Macron de ne pas promulguer la loi qu’il a orchestrée ou soutenir l’action directe des sans-papiers : qu’est-ce qui est le plus utile ?
Christian Mahieux
- « Vous êtes l’anti France » : Mathilde Panot s’adressant au RN. Le concept d’anti France a été forgé par les antidreyfusards, popularisé par Maurras, repris par les pétainistes, … Jolie hérédité que celle de cette formule !
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