Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Demandez l’inhumanité !

Cette loi de décembre 2023 contre les immigrés concerne d’abord notre humanité. Du haut de l’État elle distingue les Français, titulaires de documents justifiant leur identité par leur nationalité, de ceux qui en sont démunis …

La loi veut les expulser, les réduire à travailler sans papier, les empêcher de venir.

Elle dresse un mur séparant les ayants droit humain, et les autres. Ni aide médicale d’État, ni allocations de solidarité, ni droit du sol – même les enfants – ni titre de séjour de travail, centre de rétention et expulsion … Les préfets de police y pourvoiront. Nous sommes tous visés ! D’abord les plus vulnérables, et demain tous nous serons traités de cette manière. Nos sorts sont liés, notre solidarité à cet égard n’est pas que morale.

La portée de cette loi ? Elle interdit l’accès d’une partie de la population aux imprescriptibles droits humains.

Elle est la réplique nationale d’un mouvement mondial.

Sur le Continent ont été érigés des murs, béton et barbelés, contre l’arrivée des personnes de tant de pays désolés « Non, dit l’Europe de Frontex, ils ne passeront pas », ni à Ceuta ni à Lampedusa ni dans la vallée de la Roya. Sur l’île de Lesbos et bien d’autres centres de rétention, Bruxelles interne les réfugiés, le secours en mer est combattu et la solidarité envers les immigrés, condamnée.

En Inde, en Afrique de l’Ouest, au Nouveau-Mexique, le tri est du même type.

Les Français sont appelés à se diviser : l’État attend d’eux leur approbation ou leur passivité devant la fracture entre « Nationaux » et Immigrés. C’est ce qui fait la quintessence historique du peuple qui est attaquée.

L’extrême droite est-elle en mesure d’imposer par-là l’appartenance de race nationale contre l’appartenance de classe sociale ?

En fait, tout immigré, contraint à chercher un refuge, n’est plus considéré que comme un sans-papier, un sans domicile fixe, un sans toit ni droit.

Plus le mouvement migratoire planétaire prend de l’ampleur en raison du dérèglement climatique, de la guerre et de la famine, plus les États se claquemurent. Passent, libres, les capitaux et les marchandises …

Lumière dans la brume ! Un Document inter-associations a bâti des « Recommandations pour une politique migratoire respectueuse des droits des personnes exilées », la voix de notre humanité. Être citoyen.ne du monde, une évidence à conquérir…

Jean Gersin

  1. Document inter-associations : https///www.infomie.net/IMG/pdf/doc-recos-inter-asso-vf-pour-diffusion.pdf 
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