Délicieux.

Articles courts à déguster à tout moment.

François Gèze

Inutile de revenir  sur la biographie de F. Gèze, décédé ce 28 août, fondateur des éditions La Découverte et éditeur engagé, notamment par rapport à l’Algérie et l’Amérique latine. En effet, tous les médias l’ont évoquée…

Mais nous avons retrouvé un texte de François à propos du Hirak en Algérie, dans un ouvrage collectif Hirak en Algérie. L’invention d’un soulèvement dirigé par Lafab Azouz. Dans sa contribution : « Une démocratie de façade. Une société verrouillée » F. Gèze explique les origines de ce courageux mouvement etrévèle son excellente connaissance de l’Algérie, de cette époque 1990-2019, et ses capacités d’analyse…

Il montre, en effet, comment l’armée, la police et la D.R.S. (Département du Renseignement et de la Sécurité) au service « des généraux janvieristes » (les putschistes de 1992) ont instauré un véritable quadrillage de la population entre surveillance et répression. Comment ils ont réprimé et empêché toute velléité d’opposition et d’organisation de la société civile algérienne, pratiquant un « clonage » d’ associations ou de syndicats autonomes… et instauré un régime de « terreur  d’État » sous couvert  de la lutte contre le terrorisme islamique.

« La loi de concorde civile » de 1999 comme le « référendum truqué »  de Bouteflika poussé par « les décideurs de l’ombre » avait en fait pour seul objectif d’assurer l’impunité  des généraux face à la corruption et les crimes contre l’humanité…

F.Gèze montre que les médias étaient impliqués et que la communauté internationale était aveuglée.

Bénédicte Goussault 

« Hirak en Algérie . L’invention d’un soulèvement », Omar Benderra, François Gèze, Rafik Lebdjaoui, Salima Mellah, Éditions La Fabrique, 2020 , 304 pages , 16 euros. 

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