Pour en finir avec la démocratie participative

Manon Loisel et Nicolas Rio sont enseignants et consultants sur la gouvernance locale….

Ils font le constat de l’échec de la démocratie participative à relayer la démocratie représentative concernant la participation des citoyens à la vie politique…

A propos du « grand débat »  et des « conventions citoyennes » comme de l’ensemble des outils de la démocratie participative, tant nationale que locale  (conseils de quartiers, de seniors, budgets participatifs…), il y a une grande désillusion des citoyens…

Les raisons en sont, selon les auteurs, que ces modes de participation sont toujours à l’initiative des institutions, cadrées par elles et essentialisées comme parole citoyenne, contrairement aux mouvements sociaux , et actions des corps intermédiaires qui sont, eux, à l’initiative des citoyens…Les auteurs parlent de dialogue de sourds : les institutions sont dans l’obsession de faire parler les citoyens, plutôt  pour conforter les politiques menées que pour  permettre à la diversité des points de vue et les contre-pouvoirs de s’exprimer… 

Autre critique « tous les mêmes » dénonce l’homogénéité sociale des participants et leur proximité avec les votants, la conformité des langages en vigueur avec celui des institutions, ne permettant pas l’accès des sans voix, des abstentionnistes, renforçant par la même l’inégalité démocratique…

Leurs solutions ? auditionner des témoignages contradictoires comme dans les procès en justice… ???

Clarifier le rôle des élus et de l’administration, et remplacer le consensus par la négociation à partir de l’expression d’intérêts divergents, l’opposabilité des engagements dans leur mise en œuvre…et tirer au sort une part de citoyens dans les instances représentatives.

Des idées, un idéal, qui mériteraient approfondissement.

Bénédicte Goussault

Pour en finir avec la démocratie participative, Manon Loisel et Nicolas Rio, Éditions textuel, Collection « Petite Encyclopédie critique », 192 pages, 18,90 euros