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Plaisir, bonheur, et communisme

Le recueil d’essais de Franck Delorieux sur la vie et l’œuvre de Roger Vailland, paru initialement en 2008, reparaît dans une version corrigée et augmentée de plus d’un tiers. Franck Delorieux s’efforce de cerner au plus près, et d’un regard passionné, le «cas» de Roger Vailland. Le lecteur croise Roger Vailland qui fut, auteur multiple un temps proche des surréalistes, résistant, rationaliste, membre du  parti communiste, écarté du parti communiste, affichant sa pensée libertine et sa liberté de mœurs.

Si Franck Delorieux propose une analyse de l’œuvre où la recherche du plaisir et du bonheur est intimement liée à sa vision du communisme, il la fait aussi appréhender à la lumière d’éléments biographiques, établissant un lien entre les deux grandes périodes de Vailland, l’avant congrès du parti communiste en 1956 dominé par la lutte des classes, qui marque la rupture avec le stalinisme, et l’après congrès où Vailland  inventera une nouvelle unité dialectique, une autre manière d’envisager sa vie et son œuvre.

Goût et sens du bonheur, goût et sens du plaisir : « Roger Vailland avait bien raison d’affirmer qu’il n’est plus qu’un scandale possible, c’est d’être communiste ». Quand vient le temps du regard froid Roger Vailland s’éloigne du Parti communiste : « je me suis tourné vers d’autres activités » dit-il dans une interview au journal Le Monde tout en affirmant: « un bon politique fait ce que fait un bon artiste : il donne forme, son matériau, ce sont les hommes, la société ».

Catherine Destom Bottin

Roger Vailland Libertinage et lutte des classes, Franck Delorieux, Éditions Manifeste, 160 pages, 12 euros 

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