En découvrant le massif de l’Everest pour sauver sa famille, à défaut de ses yaks, la jeune tibétaine Tashi se confronte à des militaires chinois et à la dureté des hauts massifs montagneux.
Ce roman montre tout à la fois l’opposition ancestrale entre Chine et Tibet, entre le pouvoir de Pékin et la religion tibétaine, les rapports complexes parfois qu’entretiennent sherpas, expéditions étrangères, montagnards et tibétains, pour une part à la lisière du Népal.
Si l’intrigue maintient le suspense quant à l’issue de cette équipée, bien des contradictions apparaissent au fil du récit. La vie montagnarde y est plus qu’esquissée, la dure condition des tibétains et leur ancrage ancestral y sont relatés avec précision. Cette histoire d’une épopée locale est aussi celle d’une famille. Épopée tout autant d’un Everest, ce plus haut sommet de la planète, dominant le toit du monde où avalanches, tremblements de terre et orages en viennent s’ajouter à un air raréfié. Où se rebeller, c’est pouvoir survivre.
Quelques rebondissements dans cette narration ne sont pas seulement des aléas du scénario, ils indiquent la complexité de certaines situations et l’incertitude que la volonté et le sens peuvent parfois dépasser. Jamais dominer.
Ces 230 pages se lisent avec facilité. Chacun.e pourra y suivre un fil : l’Everest, le Tibet, la vie populaire, les soldats chinois, la famille de Tashi, les étrangers en expédition. Ou cet affrontement permanent entre soumission et détermination qui mène jusqu’à la dernière page.
Patrick Vassallo
Traque au Tibet, Matt Dickinson, éditions du Mont-Blanc, 2023, 229 pages, 14€,
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