« Quand allez-vous appeler au calme ? »

 Cette question adressée plus spécialement aux « insoumis » (députés ou militants sur le terrain) est reprise à longueur de journée dans les médias… Le président de la république appelle les parents « à la responsabilité » pour garder leurs enfants à la maison. Les titres de journaux au service du pouvoir parlent  « d’émeutes, de pillage, par des hordes qui ont cassé, brûlé, pillé … » (Ref le parisien du 1er juillet). Le profil des émeutiers va de 11-12 ans à 21-22 ans. Les violences se sont étendues à tout le territoire.

J’ai vu à la Télé les images de la vidéo qui montre le comportement des 2 policiers et j’ai lu le compte-rendu du passager de 17 ans copain de Nahel la victime.

Comme simple citoyen et militant « insoumis » je souhaite communiquer mon point de vue à l’issue des 4 journées de révoltes provoquées par l ‘émotion et la colère déclenchée par la mort de Nahel et les conditions de sa mort qui soulèvent des questions qui interpellent L’État et le système actuel de maintien de l’ordre, par la police.

La colère qui s’exprime est légitime parce qu’elle est la conséquence de toutes les formes de violences provoquées par la société fondée sur les intérêts du capitalisme et une partie importante de la jeunesse (les milieux populaires) subit chaque jour dans sa vie de travailleurs exploités , de chômeurs, dans la précarité, d’étudiants rejetés par le système scolaire, de familles qui n’ont pas toujours de quoi manger… Les circonstances de la mort de Nahel sont le déclencheur de ce besoin… massif de se révolter « tous ensemble » ..

En même temps je comprends la difficulté à y voir clair entre la compréhension de la colère , les causes de la situation et la difficulté à comprendre et à accepter les conséquences des actions qui consistent à incendier des véhicules, des mairies, des écoles, des installations sportives… tout ce qui fait partie du « bien commun » de toute la population.

Pourquoi font-ils cela? Il ne s’agit pas d’accepter, d’excuser ces actes mais de les comprendre.

Ils sont mécontents de la politique de l’État. .Pour eux peut-être, la mairie , l’école , le gymnase, le commissariat de police, qu’ils voient près de chez eux , c’est l’État qui dirige la société . Ils ne comprennent pas qu’il faut distinguer l’État qui dirige la société, et les services publics qui ont été créés pour les besoins de la population et qui devraient être organisés et fonctionner avec la participation des usagers.

J’ai 88 ans , je suis capable de comprendre les différences aujourd’hui ,mais à leur âge qu’est-ce que j’aurais fait ?

Oui, il est nécessaire aujourd’hui d’arrêter les incendies, de rétablir une situation « sans violences » côté manifestants et côté police… Mais cela dépend de la réponse à une autre question.

Si on n’oublie pas les enseignements des révoltes précédentes, depuis les Minguettes les années 80, puis 2005 et 2007) et si on pense déjà aux enseignements à tirer des ces nouvelles révoltes de 2023, il est nécessaire d’agir tout de suite au niveau de l’État si on ne veut pas que cela se reproduise

C’est pourquoi mon appel au calme en réponse à la question posée ,s’adresse au Président de la République M.Macron, qui dispose de tous les pouvoirs , décide de tout ,tout seul ,sans le parlement et avant son propre gouvernement : Monsieur le président, ne pensez-vous pas que le moment est venu de reconnaître l’échec de votre politique, qui continue celle de vos prédécesseurs, et qui consiste à affaiblir et à remettre en cause les services publics ‘d’année en année pour les marchandiser pour des intérêts financiers, avec toute les conséquences qui en découlent pour la jeunesse des milieux populaires et qu’il faut maintenant changer de politique sans attendre les prochaines élections ?      

René Moustard, invité de la rédaction, Thiais 94 le 1 juillet 2023