Délicieux.

Articles courts à déguster à tout moment.

La syndicaliste

La syndicaliste  raconte l’histoire de Maureen Kearney, secrétaire du Comité d’entreprise européen d’Areva et militante à la CFDT, victime de viol et d’acte de barbarie alors qu’elle s’apprêtait à rencontrer François Hollande alors président de la République, sa dernière carte selon elle, pour dénoncer un arrangement entre EDF et l’électricien chinois CGNPC, qui devait conduire à un transfert de technologie nucléaire entre la France et la Chine ainsi qu’à des suppressions d’emplois chez Areva. 

Le réalisateur a décidé de coller au plus près de la réalité. Une seule entorse, la rencontre entre le directeur d’Areva Luc Coursel (Ivan Attal) et le procureur de la République chargé de l’enquête sur l’agression de la syndicaliste. 

Maureen Kearney (excellente Isabelle Huppert), met son nez dans les choix stratégiques internationaux d’EDF et Areva et cela ne plaît pas au plus haut niveau. Des responsables d’entreprise ou responsables politiques en sont donc venus à utiliser (indirectement) des méthodes d’intimidation sans que la justice ne fasse toute la clarté sur l’affaire, et même en retournant la situation pour laisser croire que la syndicaliste aurait mis en scène sa propre agression. 

Ce film fait froid dans le dos.

Allez le voir, sans pour autant chercher à idéaliser le rôle de la syndicaliste, qui apparaît dans le film non seulement proche de la directrice d’Areva Anne Lauvergeon (Marina Foïs) avant que celle-ci ne soit remerciée, mais aussi incarnant fortement un syndicalisme délégataire, la scène avec les salariées hongroises étant de ce point de vue très révélatrice. 

Sylvie Larue 

La syndicaliste, de Jean-Paul Salomé, 2h02, avec Isabelle Huppert, Marina Foïs, Ivan Attal, Grégory Gadebois, Pierre Deladonchamps 

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