Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Addition des luttes ou cause commune ?

Féministes, antiracistes, écologistes… La multiplicité des engagements empêche-t-elle de penser le système capitaliste dans sa globalité ? 

Peut-on mettre fin au sexisme, au racisme, à la crise climatique sans sortir du système capitaliste ? Et inversement ? 

Si nous refusons de hiérarchiser les luttes, comment construire ensemble un rapport de force plus favorable ? 

De l’addition des luttes à une dynamique populaire politique

De nombreux·ses militant·es d’espaces alternatifs sont défini·es à partir de situations sociales concrètes :  les féministes, celles et ceux qui combattent le racisme ou toute autre discrimination,  celles et ceux qui luttent contre la crise écologique et climatique, les anticoloniaux… 
Lorsque l’on évoque l’anticapitalisme ils redoutent qu’on oublie voire que l’on noie ce qui les met en mouvement. Il est vrai qu’historiquement a dominé dans le mouvement ouvrier une hiérarchisation des urgences, souvent au détriment de ces engagements. La lutte des classes s’organisait essentiellement autour du rapport travail/capital. Mais ne peut-on pas penser qu’au contraire la multiplicité des engagements permettent de mieux penser le capitalisme comme système et débouchent sur  un anticapitalisme plus cohérent ? Le capitalisme n’est-il essentiellement qu’un mode économique ou englobe-t-il toutes les dimensions de la vie et fait donc système ? 
En quoi le capitalisme ne peut plus répondre ni aux un·es ni aux autres ? En quoi une crise telle qu’à la différence des trois quarts du XXème siècle cela remet en cause et le rendement du capital et sa domination ? Ne sommes-nous pas devant une nouvelle phase historique qui signale la fin du keynésianisme ou du compromis fordien c’est-à-dire que le rendement du capital serait désormais antinomique avec tout ce qui fait le vivant ?
Cela fait de chaque revendication et aspiration un levier pour une autre organisation et une autre finalité de la société. Ces aspirations dessinent alors du « déjà-là » sur lesquels toute quête d’alternative peut prendre appui. Le désir d’être reconnu jusque dans son individualité – les femmes, les migrants, les populations de l’outre-mer comme les jeunes ou les salarié·es – ne pose-t-il pas pour toutes et tous la nécessité d’une société dont le fonctionnement s’appuie sur chaque personne. Et donc de la conception de la démocratie peut-elle demeurer verticale masquant à peine la puissance et la nocivité du capitalisme ? L’écologie et la crise climatique posent à la fois la question de la finalité de l’économie et de qui a le pouvoir de faire les choix. Nous sommes toutes et tous confronté·es au même antagonisme : nous sommes face aux menées des tenants du capital. La lutte des classes c’est la lutte de toutes et tous contre ce système et la construction d’un autre qui dépend de nous toutes et tous. Quels sont là des « dénominateurs communs » à toutes les mobilisations ? Comment permettent-ils de passer de l’addition de luttes et de mouvements à une dynamique populaire qui s’empare du politique ? Comment faire cause commune sans s’effacer derrière qui ou quoi que ce soit ? 
Quels éléments permettent à chaque mouvement d’agir pour un rapport de forces qui lui soit plus favorable ? Et améliorent le mouvement général de transformation et d’anticapitalisme ?
Merci à Said Bouamama, Laurent Eyraud-Chaume, Sylvie Ferrer, Arya Méroni, Odile Cholet – Corinne Le Fustec – Étienne Miossec-, Omar Slaouti, Pierre Zarka ainsi que la FRAP, pour leurs contributions à ce débat. 
Bonne lecture
La rédaction de Cerises

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