« Non ! Les femmes préhistoriques ne passaient pas leur temps à balayer la grotte ! » Le bandeau jaune qui tranche sur la couverture de cet essai est réjouissant. Le projet du livre également.
Il aura fallu attendre le début du XXIème siècle pour que la femme apparaisse comme un véritable sujet d’étude dans les œuvres consacrées à la préhistoire. Ce petit livre s’appuie sur les dernières recherches et met en lumière cette idée (peu) étonnante : l’histoire de l’évolution, comme l’archéologie – cette science jeune née au XIXème siècle – a été écrite par des hommes selon un point de vue qui nous en apprend davantage sur le siècle d’écriture que sur la préhistoire elle-même. Et sur le terreau de théories scientifiques orientées s’est enracinée une idéologie antiféministe, cantonnant les femmes à un rôle passif, reproductif ou sexuel.
Ce petit ouvrage passe au crible et déconstruit les clichés que nous avons emmagasinés depuis notre enfance (la femme qui attend son homme, chasseur, créatif, artiste, porteur de progrès… dominant), mais pas seulement. On y aborde également la préhistoire en tant que discipline scientifique, la notion d’archéologie du genre, la sexualisation du corps féminin, l’art… tout un panorama de sujets variés, dans lesquels aller piocher quand on a envie de réfléchir autrement.
Un livre à découvrir pour remettre en cause des fausses connaissances dominantes dans la conscience et la culture collectives.
Alexandra Pichardie
L’homme préhistorique est aussi une femme, Marylène Patou-Mathis, Allary Éditions, Octobre 2020, 352 pages, 21,90 euros
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