par Henri Mermé
Cette circonscription couvrant la partie sud du XIème, une petite partie Ouest du XIIème et le IVème a longtemps été une chasse gardée électorale du PS jusqu’en 2017, où un LREM ancien élu PS l’a emporté comme dans la très grande majorité des arrondissements de la partie Est de Paris. Le sortant Pacôme Rupin ne se représente pas et la macronie a choisi comme candidat Clément Beaune qui vient d’être nommé ministre de l’Europe et qui risque son ministère dans cette élection. Ces arrondissements sont en voie déjà assez avancée de gentrification mais demeurent, dans le Xième en particulier, des habitant.es d’origine populaire en particulier dans les assez nombreux immeubles du secteur social.
La candidate de l’UPES Caroline Mecary, ancienne Présidente de la Fondation Copernic, est une avocate militante pour le soutien des étranger.es en situation irrégulière et sur les questions des discriminations envers les personnes LGBTI et n’appartient pas au premier cercle restreint de la France Insoumise. Alors qu’avant la campagne présidentielle dans un arrondissement comme le XIème les groupes d’appui de la FI étaient réduits à la portion congrue avec en particulier la disparition de fait du Parti de Gauche, les groupes militants se sont reconstitués. Mais ce phénomène s’est accéléré pour l’élection législative avec l’arrivée en masse de jeunes militant.es en général n’ayant pas d’expérience du militantisme politique, souvent trentenaires et en particulier de jeunes femmes motivées, actifs et actives maitrisant aussi bien les moyens modernes de communication que réinventant la pratique du porte à porte. La boucle militante Telegram regroupe plus de 200 participant.es et ne cesse de s’agrandir. Ce qui donne une campagne extrêmement active avec plusieurs actions tous les jours regroupant un grand nombre de participant.es. Des réunions de bistrots ou en plein air sont ou vont être organisées sur différents thèmes. Enfin tous les samedis en fin de journée à lieu un apéro militant et convivial. Un militant très « expérimenté » comme moi redécouvre le plaisir des discussions nombreuses et souvent chaleureuses avec des habitant.es souvent déjà convaincu.es et encourageant la démarche.
Reste que l’organisation de la campagne – sans doute difficile de faire autrement pendant celle-ci – demeure assez « verticale » et que les militant.es des autres organisations que la FI sont insuffisamment présent.es. Reste surtout que la suite de l’histoire n’est pas écrite en particulier si le résultat tant local que national s’avère n’être pas à la hauteur des espoirs particulièrement des primo militant.es. Force est de prendre acte que la façon dont se déroule cette campagne est loin de correspondre aux schémas imaginés par les militant.es « historiques » de la gauche alternative sauf sur un point décisif : la nécessité réalisée de l’unité des gauches surtout lorsque le point d’équilibre de celle-ci penche vers la « radicalité ». La suite n’est absolument pas écrite, il s’agit pour le moment d’une campagne électorale, mais faire le choix d’y participer surtout si des expériences allant dans le même sens ont lieu dans un nombre significatif de circonscriptions, semble celui qui devrait s’imposer aux partisan.es d’une alternative post-capitaliste qui reste un horizon à construire.
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