Notes d'actu.

Notre récit d’un monde en mouvement.

Primaire Populaire les limites d’une démarche

Avec 470 000 inscrit.e.s, la Primaire Populaire (PP) est un vrai succès à ce stade. Deux fois et demi le nombre de votant.e.s à la primaire des Verts, bien plus que le nombre annoncé de soutiens à Jean-Luc Mélenchon et à l’Union populaire (UP).

Faute d’avoir rencontré l’écho espéré, la proposition de comités locaux, unitaires et populaires, à gauche, a trouvé ici un bout de réalisation, dans laquelle s’exprime une grande diversité militante. Des tenant.e.s de Christiane Taubira, bien sûr, qui voient en elle une sorte de sauvetage providentiel de la Gauche, des militant.e.s de gauche, effarés devant les divisions et la berezina annoncée de la présidentielle, de déçus de JLM, mais aussi des citoyen.ne.s souvent jeunes qui font là une première expérience politique.

Autant de raisons d’accorder à ce mouvement plus de respect et d’attention que les appareils du PS, du PC, de l’UP et d’EELV n’en manifestent. Leur agressivité à l’égard de la PP cache mal un sectarisme profond et -surtout- confirme leur extrême méfiance vis-à-vis de tout mouvement qu’ils ne contrôlent pas. De ce point de vue, bonnets rouges, gilets jaunes, anti-passe notamment auront été traités avec la même condescendance y compris dans la gauche radicale, de transformation…

Mais en focalisant sur la candidature, la PP n’a pu favoriser de débats sur le fond, produisant des propositions politiques, rassembleuses, clarifiant les penchants social-démocrates de certain.e.s. Et pourtant quelques voix expriment un populisme aux accents dégagistes, d’autres prônent une démocratie directe totale ! La PP est pétrie de contradictions, de discussions, parfois brouillonnes, mais vu le niveau général du débat politique, évitons d’en rire !

Ce faisant, la question même du présidentialisme, d’une république sociale à construire reste en arrière-plan. L’hypothèse d’un boycott politique de la présidentielle n’est pas évoquée. L’absence de Roussel ou Poutou dans les nominés n’a guère de « sens ».  La nécessaire radicalité de l’alternative politique y est parfois masquée par la peur de montées fascisantes.

Si un noyau déterminé « pilote » la PP, force est de reconnaître une certaine spontanéité du mouvement. Nul ne croira que les quelques comités Taubira ont la capacité d’une telle mobilisation ! Quant au fonctionnement, la PP n’est pas plus gazeuse que la FI et pas moins transparente qu’EELV.

Pour les tenant.e.s d’une alternative radicale au capitalisme et d’une lutte résolue contre le fascisme, la PP indique que le chemin d’un mouvement unitaire n’est pas bouché, qu’une réelle aspiration à cette gauche là peut se concrétiser si l’on travaille le fond des questions. Il faudra s’en rappeler pour les législatives. Notre vigilance n’a d’égale que la détermination de nos orientations.

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