Notes d'actu.

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Inde : le national-hindouisme en question ?

Depuis plusieurs semaines le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi fait face à une contestation sans précédent. A l’origine la décision  de régulariser des sans-papiers et réfugiés sauf s’ils sont musulmans. Élu sur une promesse de « bonne gouvernance », Modi mène une politique néolibérale, autoritaire, hostile aux organisations de la société civile, mais avec résultats économiques et sociaux désastreux, et le mécontentement s’amplifie. C’est dans ce contexte que Modi a renforcé ses attaques contre les minorités « impures » à commencer par les musulmans (15% de la population soit 140 millions de personnes, troisième plus importante communauté musulmane du monde). Cette attitude est  conforme à l’idéologie de l’hindutva du mouvement national-hindouiste Sangh Parivar dont le parti au pouvoir BJP  (Bharatiya Janata Party) est la branche politique.

Le statut d’autonomie dont bénéficiait le Cachemire depuis 1949 (seul État à majorité musulmane de la fédération indienne)a été rayé d’un trait de plume, et le refus de régularisation des musulmans apparaît comme une étape d’une escalade. Les musulmans se sont mobilisés contre cette mesure avec une ampleur inédite, soutenus dans une certaine mesure par d’autres secteurs de la société qui rejettent les excès du national-hindouisme et/ou sa politique économique (minorités, étudiants…) et par les oppositions (parti du congrès, gauche, certains mouvements régionaux).

Est-ce le début de la fin de « l’ère Modi » ? Celui-ci dispose depuis le printemps 2019 d’une majorité absolue autour au Lok Sabha (parlement fédéral) et contrôle la majorité des États de la fédération, et la contestation est loin de toucher tout ce pays-continent de 1400 millions d’habitant. Mais c’est un premier et sérieux avertissement, et la réponse répressive ne va sans doute pas suffire à faire taire la colère.

Bernard Dreano (CEDETIM Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale)

A propos de l’Inde, le mouvement Gandhien Ektaparishad a commencé sa grande marche Jaï Jagat, l’automne dernier pour la dignité, la justice sociale et la paix. Après quatre mois d’intenses mobilisations dans le nord et le centre de l’Inde, la marche prend une dimension internationale pour aboutir fin septembre 2020 au siège de l’ONU à Genève, ou des marches convergentes sont prévues, notamment en France avec le soutien de nombreuses associations, syndicats, etc. Informations : https://www.sol-asso.fr/jai-jagat-2020/ en anglais : https://www.jaijagat2020.org/

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