Au 30 Octobre, rien n’est joué. Le débat au Parlement est sur un enjeu majeur : où trouver les recettes : dans les budgets sociaux ou sur les grosses fortunes ? Certaines recettes votées y compris par des députés de droite et du RN sont un sévère revers pour le gouvernement : suppression de la hausse de la taxe sur l’électricité, pérennisation de la taxe sur les entreprises du fret maritime, rétablissement de la taxe sur la Valeur Ajoutée, suppression de l’enveloppe dédiée à l’Union européenne… Le NFP a fait d’autres propositions afin de récupérer plus de 60 milliards. Une coalition droite-RN en commission entend les faire voler en éclats. Le RN jette le masque du double jeu : hostile à tout ce qui touche vraiment au capital sauf quand il ne peut plus faire autrement.
En revanche, comment comprendre que des membres de la majorité de droite et du RN rejettent des solutions de Barnier ? Sont-ils touchés par la grâce ou craignent-ils de devoir rendre des comptes à une majorité de citoyen/nes de plus en plus prompts à réagir ?
Au-delà des tractations politiciennes, les difficultés à former un gouvernement, en disaient déjà long sur la crise du système. Elle n’est pas passagère d’où l’accroissement des démarches autoritaires dont l’utilisation du 49.3. L’inquiétude n’est peut-être pas du côté que l’on croit.
Doit-on attendre comme des spectateur/trices que tout se règle en-haut ? Pense-t-on qu’une fois décidées en haut on ne pourra plus rien faire sur les recettes ? Prenons conscience du poids de l’opinion publique lorsqu’elle s’exprime. 82% de sondés souhaitent que l’on taxe les profits du capital. Mais les 82% savent-ils qu’ils sont 82% ? Ne peut-on pas réactiver la mobilisation populaire des législatives ou susciter de nouveaux Gilets Jaunes ? Dès maintenant à partir d’assemblées locales le choix des recettes peut devenir l’objet d’une irruption populaire, même après vote ou 49-3. Peut-être les forces qui se sont déclarées comme composantes du NFP pourraient prendre davantage l’initiative de faire sortir cet affrontement du huis clos institutionnel. Les syndicats, les associations ne pourraient-ils pas s’emparer de ces enjeux ? C’est du politique ou du social ? Peu importe, pour les individu/es concerné/es les enjeux sont les mêmes.
Pierre Zarka
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