On s’en doutait mais cela se confirme avec l’examen du budget 2024 : nos assemblées parlementaires ne sont pas les outils capables de produire du commun acceptable par tous.
Le confinement des élus dans leur positionnement partidaire figé y rend impossible toute évolution constructive du débat ; la posture et les éléments de langage priment évidemment sur l’argumentation objective et sincère.
Des élus du NFP ont beau se démener pour introduire des avancées positives, sur l’essentiel, mais ils restent enfermés dans le fonctionnement des institutions et, à la fin, c’est Macron et /ou ses semblables qui décident en fonction des intérêts qu’ils défendent. Des intérêts inconciliables avec les besoins réels et non consuméristes de la population. La recherche affichée du consensus est donc illusoire et, au besoin, il y a le 49.3 avec en réserve, l’article 16 de la constitution.
Manifestement, ce n’est pas en fonctionnant en hémicycle fermé que le NFP pourra renverser la table.
Alors que faire ?
Préparer les prochaines élections après une nouvelle dissolution ? on se heurterait aux mêmes impasses.
Attendre 2027 en espérant une hypothétique candidature unique de la gauche capable de gagner la présidentielle ? Le système des partis et les institutions réduisent le débat à n’être que pour ou contre la majorité présidentielle. Les hommes providentiels, on sait ce que ça donne et la présidentielle tue la démocratie.
Le NFP est à la croisée des chemins : cartel de partis ou mouvement populaire ?
Sa création relève du cartel de Partis rassemblés pour sauver les meubles, les querelles actuelles confirment que ses grands dirigeants ont du mal à tourner les pages.
Pourtant, les larges mobilisations citoyennes et spontanées à l’occasion des législatives montrent que la donne peut changer. Pourquoi ne pas prolonger cette dynamique pour faire entendre de quel budget nous avons besoin ?
Des collectifs locaux se sont constitués transcendant le plus souvent les clivages partisans, beaucoup d’entre eux ont décidé de poursuivre leur activité au-delà des élections.
Ces collectifs cherchent leur voie, y cohabitent l’ancien et le nouveau.
L’ancien car se sont le plus souvent des militants de partis politiques qui les ont créés et souvent les animent, avec localement une forte volonté de rassemblement et en même temps la persistance d’une culture partidaire dont on ne se défait pas facilement. Mais aussi avec la volonté d’évoluer à la rencontre des autres.
Lors des dernières législatives, un nombre important de militants.es syndicaux, associatifs, acteurs de la vie locale, des gens du commun se sont engagés.es dans la campagne, bousculant parfois les habitudes avec des formes nouvelles d’action, parfois surprenantes.
Ces collectifs pourront-ils surmonter la déception causée par le refus de Macron de reconnaître sa défaite et l’impasse politique en prenant en compte qu’il s’agit bien d’une crise politique systémique dont nous ne pourrons sortir que par l’émergence d’un mouvement populaire transformateur.
Et donc que, tout en ne lâchant pas les élus quels qu’ils soient, il est déterminant d’être et d’agir avec les habitants/es qui subissent durement la crise globale au quotidien ; être acteurs et attentifs aux luttes sociales, environnementales, aux expérimentations démocratiques concrètes…
Et ainsi contribuer à l’émergence d’un nouveau rapport de force et d’une nouvelle culture politique.
Alain LACOMBE
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