Plus qu’une élection : une dynamique populaire ?

Plus qu’une élection : une dynamique populaire ?

Dans quelques semaines, le RN – flanqué du LR Ciotti – peut accéder au pouvoir, dans le cadre d’un rassemblement raciste, antisocial et liberticide. Avec les législatives anticipées, Macron leur donne l’occasion d’être légitimés par le suffrage universel.

Ce dernier veut continuer à réduire la vie politique à une fausse alternative : le RN avec la droite dure ou bien la « continuité » avec lui, en tentant de débaucher les déçus du LR et des sociaux-démocrates allergiques à la remise en cause du capitalisme. Cela conduirait au même résultat : remettre plus brutalement en cause les valeurs émancipatrices d’égalité des droits et de solidarité qui constituent le socle de notre pays depuis la Révolution française.

Mais le défi peut être relevé : il est possible de battre l’extrême droite et Macron.

Il ne suffira pas de clamer « le fascisme ne passera pas ». Le rassemblement populaire, qui s’organise et s’élargit, doit incarner une alternative sociale et politique de rupture avec le néolibéralisme.

Pour que le Front populaire l’emporte et ne déçoive pas, la condition nécessaire est que les citoyen/nes deviennent les vrais acteurs du mouvement social et politique. Dès la campagne, le Front Populaire devrait ouvrir la porte à une dynamique de citoyenneté, au-delà des « représentants » et des appareils politiques. Déjà, plusieurs organisations syndicales ont choisi de s’engager contre l’extrême droite en portant « la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail » et une forte dynamique citoyenne s’est enclenchée.

C’est bien le moment d’exiger des mesures économiques et sociales co-élaborées notamment avec les syndicats, associations et citoyen·nes rassemblé·es portant sur le pouvoir d’achat, la protection sociale, les services publics et la transition écologique. Avancer dans la mise œuvre d’une autre logique économique axée sur la satisfaction des vrais besoins, et donc moins gaspilleuse, exige de vraies mesures dont l’énoncé ne suffira pas. Il est nécessaire de préciser où et comment trouver l’argent pour les financer (socialisation, taxer le capital, lutter contre l’évasion fiscale…).

Ainsi, il appartient aux politiques, syndicalistes, associatifs de dépasser la séparation traditionnelle du social et du politique pour assurer l’élection de citoyen·nes lié·e·s au mouvement populaire. L’élection n’est qu’un début : quel que soit le résultat, le peuple devra tenir les rênes de son devenir.

La rédaction