Notes d'actu.

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Quoi de neuf à Rennes pour l’hébergement des exilés ?

La mobilisation des parents d’élèves pour l’hébergement des familles avait marqué l’année 2022 : plusieurs familles logées dans les écoles, même sommairement, une belle campagne d’affichages sur les murs, une prise de conscience plus large du problème des enfants sans toit dans les écoles et un nouveau partenaire pour la Mairie. Elle se poursuit.

La mise à l’abri des personnes sans enfants par les associations dans un gymnase vite surpeuplé, avec plusieurs communautés, n’a pas été simple. A l’évacuation inévitable, seuls les plus vulnérables ont reçu une solution d’hébergement.

La rentrée 2023 a vu une action plus unie des différentes organisations de soutien, au-delà de leurs  sensibilités et pratiques différentes, face à un préfet inflexible, qui pour la première fois a utilisé une action de relogement pour faire un tri des exilés selon leur statut et assorti certains relogements d’assignations à résidence et d’obligations de quitter le territoire. 

Préfet qui ne reçoit pas les associations. 

La circulaire Klein pour le logement de toutes les familles, obtenue à l’automne 2022 et toujours d’actualité, n’est pas mise en œuvre 

La ville, qui participe à l’hébergement de 950 migrants chaque année depuis plusieurs occupations associatives il y a quelques années, soutient un « accueil digne des migrants », mais estime que c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités et ne veut pas aller plus loin. 

Diverses mobilisations associent une  partie des exilés sans abri, défilés et rassemblements, occupations « amies »  pour visibiliser le problème de l’hébergement, des papiers et du travail. Novembre 2023, une centaine de personnes exilées dont une vingtaine d’enfants, certains très jeunes, et une quinzaine de MNA  en attente d’évaluation, ont été mis à l’abri par la municipalité dans une ancienne halle de tennis. Comme toutes les organisations, la municipalité considère que cela ne peut être qu’une solution à court terme. Les conditions à l’intérieur de ce lieu s’avèrent totalement inadaptées tant sur un confort minimal (pas de chauffage, accès très limité à l’électricité, infiltrations d’eau par le toit, niveau sonore) que sur la sécurité élémentaire.

Une piste pourrait être l’accès aux logements de fonction dans les lycée et collèges dont 40% seraient inoccupés dans le département. 

Faudra-t-il de nouveaux squats pour ouvrir des perspectives ?  Comment tourner la loi anti-squat, et comment aider à une autogestion des personnes exilées volontaires dans un contexte aussi difficile ?

Diverses formes de  mobilisations  se préparent pour déconstruire les clichés sur la migration, présenter les témoignages des exilés sur leur parcours et dénoncer la loi Darmanin encore aggravée par le sénat dans le contexte politique et international instrumentalisé par le gouvernement et la droite. 

Une des conséquences du projet loi, serait le non accès des hébergements du 115 pour les déboutés du droit d’asile. Si elle passe, combien de campements verrons-nous en 2024 ?

Marianne Coudroy

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