Délicieux.

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Edelweiss

Edelweiss, titre d’une marche militaire allemande traduite en français lors de la création de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme en juillet 1941, par Jacques Doriot, Marcel Déat, Eugène Deloncle… Des personnages que l’on retrouve dans la pièce montée par Sylvain Creuzevault, aux côtés des écrivains, journalistes soutiens de l’extrême droite et du fascisme (Brasillach, Rebatet, Drieux la Rochelle, Henriot, Céline…). Dans un spectacle dont on ne sort pas indemne, Sylvain Creuzevault décrypte la collaboration à travers les paroles de ceux qui en furent les porte-paroles et les acteurs, montrant ses racines profondes avec les thèmes de l’extrême droite française, et auxquels nous sommes toujours plus confrontés :

« L’hypothèse fasciste est d’actualité… Circonscrire uniquement le fascisme à l’extrême droite, c’est faire de lui un phénomène purement idéologique… Or, le fascisme n’a pas sa structure dans l’unique idéologie xénophobe de l’extrême droite, comme l’histoire du capitalisme l’a déjà montré. C’est Berthold Brecht qui disait : Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution par temps de crise » déclare Sylvain Creuzevault dans le livret du spectacle, nous alertant sur les conséquences d’une banalisation des idées de l’extrême droite. 

Didactique parce qu’elle fait connaître une période lointaine, actuelle parce qu’elle fait résonner les mots d’hier avec ceux d’aujourd’hui, elle est une alerte, une alerte renforcée par le jeu formidable des actrices et des acteurs.

Olivier Frachon 

Edelweiss, mise en scène Sylvain Creuzevault, actuellement au théâtre de l’Odéon, avec Juliette Bialek, Valérie Dréville, Vladislav Galard, Pierre-Félix Gravière, Arthur Igual, Charlotte Issaly, Frédéric Noaille, Lucie Rouxel et Antonin Rayon (musicien).

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