Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Élections, abstentions, je, nous, septembre, décembre…

Roger Martelli revient dans ce numéro sur les élections de fin juin. Un mot tout de même d’emblée : comment peut-on encore dénoncer celles et ceux qui ne votent pas comme étant un « problème démocratique » … alors qu’ils et elles sont l’expression de ce « problème ». Une expression aux motivations diverses et qu’il ne s’agit pas de mythifier, mais qu’on ne peut ni ignorer, ni faire semblant de découvrir à chaque scrutin. Nos récents dossiers résonnent d’une actualité brûlante : de la Commune aux luttes qui redéfinissent la politique, en passant par l’impasse de la social-démocratie, il y a de quoi s’interroger sur le fait électoral.

La démocratie, la politique ne sauraient se réduire à quelques dimanches électoraux. Syndicalistes, féministes, gilets jaunes, sans-papiers en grève, membres de coopératives autogestionnaires, antiracistes, écologistes, internationalistes, actrices et acteurs du monde culturel en lutte, zadistes et bien d’autres y contribuent largement. Beaucoup sont tout cela à la fois, ou du moins une bonne partie de tout cela. Là est sans doute un des nœuds de notre problème : comment unifier ces combats, sans faire craindre que chacun y perde ses spécificités, son autonomie, sa force ? Chacun, en tant que groupe, mais aussi comme individu. Un rapport dialectique entre « je » et « nous » est à reconstruire, à réinventer. Pour qu’il s’inscrive dans la perspective d’émancipation sociale, il doit s’articuler avec la dimension de classe, ne pas oublier que les brevets sur les vaccins, les profits mirobolants d’une petite minorité, l’extrême pauvreté de toute une partie de la population mondiale, la précarité qui se généralise, les violences policières, militaires, étatiques, impérialistes, etc… ne sont le fruit ni du hasard ni d’une mauvaise gestion, mais les fondements du système.

Puisqu’il est de coutume de parler de la rentrée de septembre, nous pourrions pour celle-ci, ne pas nous en tenir à la traditionnelle « journée d’action » mais l’axer sur la préparation d’un anniversaire : le 5 décembre 2019 démarrait une grève nationale interprofessionnelle, qui a permis la non-application de la contre-réforme des retraites. Deux ans après, on pourrait enfoncer le clou à propos des retraites et surtout, parce que nous avons un peu de temps d’ici là, construire une plateforme offensive unifiant les combats évoqués plus haut ? 1871-2021, la Commune n’est pas morte, n’est-ce pas ?

Christian Mahieux

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