Paul Hudson le D.G. de Sanofi veut une marge opérationnelle dépassant les 32% en 2025 et cet objectif porte un nom : Play to Win (joue pour gagner) (belle appellation quand nous parlons de santé humaine !).
Abandon d’axes thérapeutiques majeurs, où les besoins non satisfaits sont légion : médicaments anti-infectieux, Système Nerveux Central, Diabète et cardiovasculaire, jugés moins rentables, sans compter le plan d’économie de 2 milliards € à coup de suppression d’emplois et d’externalisation.
Arrêts de 200 médicaments sur les 300 actuels du groupe, certains sont des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur mais dixit la direction à faible C.A.
Externalisation de 6 sites de production en Europe dont 2 en France qui fabriquent des médicaments de synthèse. Sans parler d’une note anonyme qui si elle s’avère exacte prévoit la vente ou la fermeture des sites de chimie restants dans SANOFI après 2024.
Ce sont déjà 5000 emplois directs supprimés en 12 ans, des expertises abandonnées ; c’est toute la filière pharmaceutique qui est attaquée. Sanofi c’est le futur Alcatel des gâchis industriels.
Pourtant SANOFI c’est plus de 20 ans d’augmentation de dividendes (4 milliards versés en 2020 soit en un seul versement plus de 40 années de dons au téléthon). SANOFI c’est aussi, cumulés sur 10 ans, plus de 1,3 milliards € d’argent public perçus sous forme de crédit d’impôt.
Avec de telles dépenses la France maîtrise-t-elle la chaîne du médicament : Éviter les ruptures d’approvisionnement, orienter les axes de recherches pour des besoins thérapeutiques non satisfaits, lutter contre la désindustrialisation : maîtriser les prix du médicament. A toutes ces questions la réponse est NON !
Comment un État peut-il se légitimer d’une prétendue souveraineté thérapeutique, alors même qu’il dépend à presque 100 % d’une industrie privée. La France se doit d’être à l’avant-garde, salariés, professionnels de santé, élus et citoyens nous devons gagner la maîtrise publique de cette industrie de la Recherche à la production. La santé est un bien universel, cette universalité chère à notre sécurité sociale ne peut pas dépendre du seul écosystème de biens marchands privés.
Thierry Bodin
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