C’est maintenant que les cadavres sortent des placards. Les tribunaux de commerce enregistrent les premières faillites de TPE et de PME. Dans le secret des directions des grands groupes, les plans de licenciements de l’après Covid 19 se préparent. Alors que le chômage est présent dans nos économies depuis près de quarante ans, il va repartir en flèche dans les prochains mois. La seule solution qui a été apportée jusqu’à présent est le développement de la précarité : des CDD qui s’enchaînent aux CDD, de l’intérim et l’apparition, ces dernières années, du statut de l’autoentrepreneur avec sa couverture sociale au rabais. La pandémie et le confinement qu’il a fallu mettre en œuvre nous a montré le vrai visage de la précarité : on a eu faim dans un des pays les plus développé de la planète. Dans le même temps, les sirènes de la relance se mettent à sonner. L’activité doit reprendre. Ne serait-ce pas le meilleur moyen de sortir de cette mauvaise passe ? Sauf que la baisse de la production nous a montré ses effets immédiats sur la pollution et le climat : on anticipe une baisse de 8% des émissions de CO2 sur l’ensemble de l’année 2020. Alors tout recommencer comme avant ? La réponse au défi environnemental se situe probablement plus dans la baisse de la production que dans ce « green deal » que nous ressassent gouvernement et patronat. Quelle baisse de la production ? On pourrait développer le vélo électrique en lieu et place de l’automobile. On pourrait s’engager dans une démarche de zéro déchet. On fabriquera moins de voitures, moins d’emballages et nous diminuerons les transports routiers. Et tout ceci veut dire plus de temps libre pour chacun.e à la condition que le travail soit bien réparti et que tout le monde en ait. Il va donc falloir réduire drastiquement le temps de travail. Posons dès maintenant la question que tout le monde évite. Si cela se fait à salaire mensuel constant, de nombreuses sociétés de capitaux seront en faillite car les salaires seront alors trop forts pour permettre la formation des profits. N’ayons pas peur d’affronter cette situation : on ne va pas se plaindre que les salaires soient trop élevés ! La continuité des entreprises doit alors être assurée par l’éviction des actionnaires. Ceci ouvre la voie à la démocratisation des entreprises par une gestion travailleurs-usagers afin que la production soit déterminée par l’usage et non la valorisation du capital.
Benoît Borrits
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