Dossier “Territoires et alternatives démocratiques”
“L’organisation actuelle des territoires masque la mise en place de nouveaux pouvoirs plus difficiles à identifier et de plus en plus à l’abri des exigences des citoyens…” (lire ici la suite du Prologue au dossier “Territoires et alternatives démocratiques”)
Une caractéristique de l’évolution des sociétés est la montée de l’aspiration à la démocratie : Mouvement des femmes, des migrants, coordinations des mouvements sociaux, crise croissante de tout ce qui donne le sentiment d’accaparer les pouvoirs. Si le soviétisme n’y a pas survécu, le capitalisme cherche à détourner ce mouvement : le management, l’autoévaluation des salariés. Une génération de dirigeants, s’appuie sur l’échec des partis pour mieux aller vers un nouveau type d’autoritarisme. La loi Notre (Nouvelle organisation des territoires de la République) fait partie de l’arsenal.
C’est aussi une manière de mettre les « territoires » en concurrence entre eux.
Considérant que la verticalité des pouvoirs était en cause et que ses élus étaient encore trop sous le feu des colères, la bourgeoisie veut éloigner encore davantage les pouvoirs des citoyens et accroître leur sentiment d’impuissance. Les Communautés de Communes se substituent aux Maires – verra-t-on ceux-ci disparaître faute d’avoir une fonction suffisante ? Les Métropoles concentrent à la fois les moyens matériels et les pouvoirs. Ainsi la verticalité s’accroît. C’est aussi une manière de mettre les « territoires » en concurrence entre eux. Comment ne pas rapprocher cette réforme de structure de la marche rampante vers le Tafta, c’est-à-dire vers une mise sous tutelle directe des pays par les multinationales ? Il y a déjà les prisons privées aux USA, des armées privées en Grande Bretagne ou la justice privée quand les serveurs informatiques sont chargés de faire leur propre police à l’égard des textes envoyés ?
Faut-il alors défendre l’État ? Mais ce sont les États, tous gouvernements confondus, qui sont à l’œuvre de ce processus. Si pour le Capital, face aux exigences de démocratie la meilleure défense c’est l’attaque pourquoi n’en serait-il pas de même pour nous ? Au risque de défendre un système vertical face à une menace pire. Ou devons-nous de manière urgente déceler ce qu’il y a comme attentes enfouies et commencer à désigner comment on peut y répondre par de la Démo/Cratie ?
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