Pas de trêve électorale pour les Boeings
Depuis le 13 septembre, 33 000 salariés de Boeing se sont mis en grève dans les usines de Washington, de l’Oregon et de Californie, interrompant la production du Boeing 737 et d’autres avions. La grève, organisée par le syndicat l’Association internationale des machinistes (IAM), est la plus importante de l’année et elle porte principalement sur les salaires et les retraites. Boeing a proposé à ses salariés une augmentation de salaire de 25%, mais 94,6% d’entre eux ont rejeté cet accord, puis 96% ont voté en faveur de la grève. Le syndicat réclame une augmentation de salaire de 40% et le rétablissement des retraites par répartition. En effet, les salariés veulent également que leur régime de retraite soit rétabli. Il y a dix ans, Boeing, comme la plupart des entreprises américaines, a instauré un plan de retraite par capitalisation. Pendant la grève, qui pourrait durer, les salariés reçoivent une aide du syndicat de 150 dollars par semaine, ce qui n’est pas beaucoup, mais certains prévoient que la grève durera jusqu’à la mi-novembre. En 2008, une grève chez Boeing avait duré huit semaines et coûté à l’entreprise environ 100 millions de dollars par jour. Pour remporter cette grève, l’IAM compte sur la solidarité du syndicat des ingénieurs et techniciens, qui compte 16 000 membres travaillant chez Boeing à Washington et qui se sont engagés à ne pas effectuer le travail des ouvriers en grève. Par le passé, les chauffeurs de camion du syndicat Teamsters avaient refusé de franchir les piquets de grève pour effectuer des livraisons à Boeing. Après les grèves massives dans l’automobile en octobre dernier, assiste-t-on à un réveil du mouvement syndical américain ? La lutte de classe en tout cas ne semble pas respecter la trêve électorale.
Patrick Le Tréhondat
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