Ce dossier se situe dans la suite de ce que Cerises a publié sur les séries et films qui parlent du social, les représentations qui émergent ou persistent et leur évolution. Mais c’est aussi un regard croisé, une entrée de biais sur des sujets dont nous traitons en permanence.
Il s’agit ici de proposer des œuvres, qui traitent la question sociale et sociétale. Autrement dit, quels romans, nouvelles, poésies, (et aussi séries)… a-t-on envie de conseiller et qui abordent une (des) question(s) à caractère social, sociétal, qui évoquent ou parlent de « questions de société ». Bref le social et le sociétal comme sujet ou comme contexte d’une œuvre.
Des membres de la rédaction s’y sont collés.
Vous aura-t-on ouvert quelques envies ? Un sourire en ces temps troubles ? Un enthousiasme a contrario des barbaries ambiantes ?
Un été à la « Cerise »
Avec Neige Sinno, Daniel Rome nous entraîne d’emblée dans la « vague » Me Too. Première domination à passer ici à la question. Goncourt des lycéens/nes et prix Femina 2023, cet ouvrage est d’une force délicate. Avec Silvia Avallone, nous voici en val d’Aoste dans un roman ancré dans la désertification et le tourment des âmes. Un hymne, au fond, à ne jamais désespérer, parce qu’au bout du tunnel, gît souvent de la lumière.
Avec « Coup de toit », Alain Lacombe nous transporte en pays minier où le ciel peut tomber sur la tête. Comme tant de drames (et de solidarités) qui ont nourri le mouvement ouvrier. Un clin d’œil après le cinquantenaire de la catastrophe de Liévin ???
L’avantage avec Alain Damasio, c’est que la SF se cogne le plus souvent au réel. Josiane Zarka nous emmène à Frisco. Celui des sdf-entre autres. Au pays des humains/nes
Cap’tain Zombi de René Depestre nous vaut un regard de Catherine Destom–Bottin, où les fidèles de CERISES retrouveront cette sorte de tropisme qui nous créolise de si belle – et bonne – manière.
Avec Norek et sa trilogie, Sylvie Larue nous engage pour une rando au long cours. Le social au coin du polar. Par un ciseleur du polar français où la banlieue n’a pas l’odeur de « l’islamo-terrorisme ».
Avec la série « Truth » c’est une autre vérité dont il s’agit. Pierre Zarka nous incite à visionner cet œuvre de Daphna Levin, par ailleurs autrice de « En thérapie ». Rien d’évident ici, mais ce petit plus qui vous fait aimer une série plutôt qu’une autre… et une curiosité qui mérite son envie.
Avec « Dead poet society » de Peter Weir, Alexandra Pichardie réactualise un succès de 1989. Pas seulement une douceur pour enfants. Un regard peut être ambivalent, des envies nommées désir (?). La liberté au prix de quelles normes ?
Avec « L’esthétique de la résistance » de Peter Weiss, Makan Rafatdjou nous invite à inventer ici et maintenant nos propres arts de la résistance dans les tempêtes actuelles.
On vous aura évité le dernier Chamoiseau, quelques excellents polars américains, un Indridason tout frais ou Clara Ysé, un délice. Vous nous direz ?
Patrick Vassallo
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