Je suis né en 2002, année où Jean Marie Le Pen arrive au second tour de l’élection présidentielle et dédiabolise le Front National, l’année où le paysage politique se bouleverse pour le pire.
A 22 ans je n’ai connu que peu de victoires militantes, il faut dire que se battre pour les droits humains et l’environnement c’est se battre contre des dominants de ce pays, de ce monde.
Mon expérience de la lutte est particulière et reflète un problème rencontré par les générations post 2000, nous ne nous battons pas en sachant que la cause défendue va l’emporter, nous nous battons car montrer qu’il y a de la résistance est déjà une forme de victoire idéologique.
Si je reprends la légende du colibri tel que racontée par Pierre Rabhi, nous avons l’habitude d’être les colibris face à un incendie gourmand et dévastateur. Cependant la légende ne s’arrête pas là et montre que les colibris arrivent à endiguer le feu en faisant front commun.
La crise démocratique que l’on connaît depuis quelques années est arrivée aujourd’hui à un point critique, les aveux de faiblesse répétés par Macron ayant atteint leur paroxysme avec la dissolution de juin 2024, la motion de censure et la mise en place du gouvernement Bayrou.
Le constat est clair, Macron n’a plus beaucoup de sbire à déployer dans son gouvernement et perd des soutiens dans son propre camp, quitte à se ridiculiser en nommant des hommes et des femmes politiques inexpérimentés dans ses ministères. J’aimerais rappeler que le 05 janvier 2025 Elisabeth Borne, notre ancienne première ministre déclarait « Je ne crois pas qu’on attende d’un ministre qu’il soit un spécialiste de ses sujets ».
Avec cette intervention Mme Borne illustre parfaitement l’urgence politique dans laquelle nous sommes plongés et montre qu’il est grand temps de tourner cette page de notre histoire.
La page qui s’ouvre se doit d’être porteuse d’espoir et j’ai vu dans les luttes locales des dynamiques collectives qui montre qu’il ne faut pas baisser les bras.
La crise démocratique est due à une organisation politique dépassée, les militants et les jeunes d’aujourd’hui se retrouvent de moins en moins dans le système de parti politique, alors la page qui s’ouvre va être l’occasion de repenser le système en profondeur.
Redonnons de l’importance au collectif car l’un des danger de cette crise est le découragement et le laisser aller vers un individualisme/nombrilisme cuisant.
Nous avons vu que les partis politiques tels qu’ils sont aujourd’hui nous font courir à notre perte, des schémas se répètent et l’histoire semble tourner en faveur des néo-fascistes. Finissons-en avec les éternels conflits internes à gauche et appuyons-nous sur ce qu’a pu faire le Front Populaire presque un siècle avant notre ère. Le Nouveau Front Populaire (NFP) a su donner de l’espoir mais Macron et ses sbires ont confisqué nos droits et ont refusé de considérer nos votes, c’est à nous de montrer qu’on ne lâchera pas l’affaire et qu’on luttera contre la dépolitisation et la manipulation.
Corto, militant écologiste
Image : ©FredSochard
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