Impasse politique ? Impasse des mobilisations populaires ?
Cette rentrée est inédite. Le président refuse de reconnaitre sa défaite, et n’a toujours pas nommé de 1er ministre (à l’heure où ces lignes sont écrites), 2 mois après les élections législatives qui ont acté la défaite de son groupe et le refus de poursuivre sa politique néolibérale.
Comment concrétiser cette première victoire politique de la gauche dans son ensemble, pas seulement circonscrite aux seuls partis ?
Mode d’emploi : à définir…
A travers le résultat des élections législatives, une majorité d’électeurs-trices semble avoir exprimé, chacun à leur manière et au-delà du rejet du Rassemblement National, leurs refus des politiques néo-libérales et leur volonté de voir mise en œuvre une politique qui permette de vivre dans la justice sociale, la dignité et le respect de la planète.
Mais en cette rentrée une question se pose. Retraites, salaires, écologie, services publics… Comment la colère sociale, les revendications de plus de justice, plus d’égalité peuvent se concrétiser dans des décisions politiques conformes à ces aspirations ?
Suffira-t-il d’en appeler à d’hypothétiques majorités de projet à l’Assemblée nationale ? Ou bien les citoyens-nes rassemblés-es, les jeunes, les syndicats, les associations, ceux et celles-là même qui ont permis le succès du NFP, doivent-ils-elles continuer à se mobiliser pour exiger le respect de la volonté des électeurs et des électrices et notamment la mise en œuvre du volet d’urgence du programme du NFP ? Comment le NFP peut-il ne pas se résumer à un cartel de partis ? Ou une majorité électorale ? Comment poursuivre le processus d’appropriation qui s’est construit lors de la campagne électorale ?
Au passage, c’est bien la grève générale en 1936 qui a permis d’imposer les conquêtes sociales du Front populaire que nous connaissons…
Comment les organisations, déjà mobilisées pourraient-elle contribuer à cette mobilisation ?
A chaque fois que la gauche a été au pouvoir, les espoirs des citoyens-nes se sont fracassés notamment sur « le mur de l’argent ». Peut-on briser ce cycle infernal de la défaite qui a conduit au vote RN ? Un rassemblement de toutes les forces qui aspirent au changement est-il possible pour puiser dans les immenses profits des multinationales et des banques ? Pour inverser les logiques de division et reconstruire des solidarités ? Pour redonner une humanité aux rapports entre les personnes et entre les peuples ? Concrètement, comment préserver l’unité du mouvement tout en rompant avec la logique des dominations, notamment des puissances d’argent ?
Sophie Binet, secrétaire de la CGT, dans une interview à Médiapart avant les élections en appelait à la convergence du social et du politique. Elle rappelait que la lutte antifasciste des années 40 s’était accompagnée de la construction du programme du CNR dans lequel syndicats et partis politiques œuvraient ensemble. Comment apprécier cette démarche ? N’a-telle pas déjà commencé à porter ses fruits dans la campagne des législatives ?
Lou Chenet et Alice Picard d’Attac, Karl Ghazi syndicaliste CGT, Benoit Teste secrétaire général de la FSU, Arya Meroni militante féministe, Muriel Guilbert et Julie Ferrua porte-parole de Solidaires Jean Pierre Martin militant de Mes services publics, Laurent Eyraud-Chaume et Pierre Zarka tentent chacun/e d’apporter des réponses à des interrogations largement partagées en cette rentrée particulière.
La rédaction
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