JO d’hiver 2030, JO d’hier !

Des JO contre le climat et la montagne !

La coupe du monde de foot dans le désert qatari en 2022 a déjà été une affaire de fric contre le climat et les travailleurs venus d’Asie, l’organisation des JO d’hiver en 2030 en région AURA-PACA interviendrait après celle des Jeux d’hiver asiatique en 2029 en Arabie Saoudite ! La symbolique est très forte : Qatari, Arabie Saoudite, AURA-PACA même combat contre les enjeux climatiques. Comme Picsou, on préfère glisser sur des liasses de dollars que laisser tranquille la peu de neige qui, peut-être sera encore là !

Un projet qui n’a aucun sens pour nos territoires et pour notre monde.

Les raisons environnementales et écolo-climatiques que ces jeux provoquent : destructions des sites, des paysages, des écosystèmes. Les JO contribuent avec la production de gaz à effet de serre à l’aggravation des dérèglements climatiques, le manque de neige et sa fabrication artificielle pillent les ressources en eau. Déjà les stations de moyenne montagne ferment et démontent leurs installations, les glaciers ont perdu un tiers de leur volume, la sécheresse menace de façon constante. Le village le plus haut d’Europe, Saint Véran a été en panne de neige en février et un trop de neige en mai lorsque la saison était terminée ! Le dérèglement climatique est une réalité visible. La vallée de Bérarde a vu son village emporté par des coulées glaciaires et de boues, et de rochers, le 21 juin 2024 ! Reste un désert magmatique de roches !

Ce refus des jeux découle aussi de raisons démocratiques avec la non consultation des populations des sites concernés et/ou l’opposition explicite mais non prise en compte d’une partie importante de ces populations. L’habitat populaire, dans les vallées, est en panne, à cause du tourisme de luxe, les saisonniers ne peuvent pas se loger. Les JO d’hiver n’ont de sens que pour attirer les touristes, pas pour résoudre les problèmes des habitants permanents. Après le passage du cirque d’hiver des JO de 2030, les habitants habituels n’auront rien de plus… sauf la dégradation de leur environnement !

Une dénonciation perlée qui est en train de grandir.

Divers groupes organisés dans « NO-JO » organisent depuis septembre 2023 des manifestations pour dénoncer l’absurdité d’un tel évènement. Il y a des soirées de discussion autour d’un film un peu partout dans les départements concernés :  Savoie et Hautes-Alpes ainsi que dans le Massif-Central. Des rassemblements plus médiatisés comme l’entrave, en juin, de la circulation au Col de Lus la Croix, avec intervention de gendarmes mobiles, vont se succéder tout l’été. Il faut noter également l’organisation de contre « jeux ludiques », pour la promotion d’un autre rapport à la Montagne.

Inutile de se cacher que les porteurs du projet des JO d’hiver, Wauquier et Muselier, sont à l’œuvre pour promouvoir ces jeux. Ils promettent désenclavement des vallées, amélioration des lignes de chemins de fer, autoroutes, etc… Ils sont appuyés par les entrepreneurs de construction, l’hôtellerie, etc. L’occasion de gagner de l’argent est tellement tentante…

La lutte est donc déclarée entre deux visions de l’avenir. Mais hélas, c’est la dégradation du climat, avec l’augmentation vertigineuse des dégâts en haute et moyenne montagne, qui est l’allié principal des No-JO. Et il est essentiel qu’ils gagnent avant que la nature ne mette fin au combat ? Ce serait un signe et une victoire très positive pour les luttes écologiques.

Jean-Paul Leroux

7 juillet 2024