Nakba (déportation de 800 000 palestinien.ne.s entre 1947 et 1949), la guerre des 6 jours (juin 1967), invasion du Liban par Tsahal en juin 1982, 7 octobre 2023 (attaque terroriste du Hamas) : toutes ces dates ne marquent-elles pas ces crimes de guerre qui ensanglantent et sèment l’horreur au Proche-Orient depuis 75 ans maintenant ?
Ne jouons pas sur les mo(r)ts. Il y a guerre, il y a des crimes de guerre : qu’il s’agisse des actes terroristes commis par le Hamas ou de l’enfer mené par Israël à Gaza comme des pogroms de colons contre des villages de Palestine…
Prenons la mesure du drame horrible qui se joue ! L’État d’Israël, État colonial, est aussi un produit des puissances impérialistes, notamment l’Angleterre soucieuse de déstabiliser le nationalisme arabe naissant, de s’offrir un contrôle sur les réserves de pétrole. D’aucuns comme en Afghanistan auront joué aux apprentis sorciers. Quitte à embrumer une géopolitique empêtrée dans des conflits régionaux sur fond de crises aggravées du capitalisme mondialisé. Tant pis pour l’Arménie ou la corne de l’Afrique. La communauté internationale pourrait jouer un rôle déterminant alors que le conflit s’enlise.
L’attitude de Biden témoigne de pressions multiples. Alors on ferme les yeux sur les crimes d’Israël et on instrumentalise le conflit : l’Occident contre la barbarie islamiste. Plus que tout autre le conflit entre Israël et la Palestine a une dimension mondiale. Et pas seulement parce que des habitant.e.s des quartiers populaires et autres discriminé.e.s défilent en clamant « Nous sommes tous palestiniens ! », keffiehs en guise de foulards…
Quant à l’accès à l’eau, ce ne saurait être une donnée sous-estimée : occuper le Nord de Gaza élargirait l’accès d’Israël à la mer en le réduisant pour la Palestine ; ne parlons pas de la mer Morte. Le contrôle – ancien et trop tabou – de l’eau par Israël dans les territoires occupés et en Cisjordanie aggrave l’apartheid.
Qui peut croire qu’un tel volcan pourrait se résoudre par la force ? Au mépris de l’égalité des droits ? ll ne peut y avoir militairement ni vainqueur, ni vaincu au Proche-Orient. Un cessez-le feu général est urgent, la mobilisation des peuples et de la communauté internationale doit l’imposer. Certain·e·s pensent que les accords d’Oslo sont caducs, comme la solution à deux États. Il appartient aux peuples concernés et à une négociation véritable de le déterminer. D’évidence tout le monde n’a qu’une issue : l’établissement durable, juste et garanti d’une paix négociée avec toutes les parties. Palestine-Israël : le monde vacille aux bords de Gaza.
Patrick Vassallo
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