Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Le Grand Capital dans une impasse ? 

Les présidences d’Emmanuel Macron sont marquées par un véritable tournant politique : on s’oriente lentement mais sûrement vers l’illibéralisme c’est-à-dire une conception de la politique très autoritaire, s’approchant d’une version néofasciste. On règle le débat parlementaire à coup de 49.3 et autres artifices constitutionnels, on s’en prend aux libertés syndicales, à la Ligue des Droits de l’Homme ou récemment au collectif Le soulèvement des Terres. On retrouve cette même dérive un peu partout dans le monde (Pologne, Hongrie, Grèce Italie, Finlande Tunisie, USA, Brésil….etc.). Et dans ce sombre tableau la social-démocratie a accompagné cette logique. N’est-ce pas Hollande et Valls qui avaient proposé une loi sur la déchéance de nationalité du jamais vu depuis Pétain. 

Le Capital et ses soutiens sont dans une impasse globale car ils ont conscience qu’aucune de leurs solutions ne seront acceptables par l’immense majorité de la population. Dans plusieurs pays européens c’est la fuite en avant dans une construction très autoritaire de la politique et les droites s’acoquinent de plus en plus avec l’extrême-droite. 

Depuis le début des années 80 la grande Bourgeoisie a mis en perspective la logique néolibérale pensée dès la fin des années 30 par la société du Mont Pèlerin. Rappelons qu’en août 1938 se tient à Paris un colloque auquel 26 économistes et intellectuels  participaient notamment Hayek, Von Mises Jacques Rueff et Raymond Aron. Ce colloque est l’acte de naissance du néolibéralisme. Il s’agit de gérer l’État comme une entreprise et casser l’État social construit après 1945 grâce à un rapport de force tout à fait favorable aux travailleurs, car la Bourgeoisie s’était compromise avec Hitler et ses thuriféraires. Peu à peu la constitution a été modifiée et utilisée pour empêcher que le peuple s’exprime, les libertés publiques ont subi une cure d’amaigrissement et l’État de droit s’est transformé en État au service exclusif des Multinationales comme dans les accords  honteux de Libre-échange. Souvenons-nous aussi de Hollande/Valls qui ont fait voter des lois d’exception en 2015/2016. L’heure est grave car le néolibéralisme ne supporte pas l’exigence démocratique… Des millions de français se sont mobilisés contre la réforme des retraites et pour des services publics de qualité. Heureusement, le mouvement a porté l’exigence d’une démocratie entre les mains du peuple et non celle d’un personnage auquel il faudrait se vouer. Car on entend ici et là qu’une personnalité à poigne pourrait sauver le pays du désastre. Seule la construction d’une solide alternative, de grande ampleur,  pourra stopper cette logique

L’avenir nous appartient. Rien n’est joué à l’avance !!

Daniel Rome

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1 réflexion sur “Le Grand Capital dans une impasse ? ”

  1. J’avoue ne pas voir grande différence entre “illibéralisme” et austérité, version Pierre Laval 1935, austérité version Mitterrand ( Chevènement, JL M) ou Dette publique alibi au même asservissement au Capital, muté, en effet, en Finance exclusive comme il avait muté couramment depuis la Renaissance XVI/XVIème. S. Chacune de ses mutations apportant, de prime abord , un progrès basé une modification des modalités d’exploitation de la Force de Travail. Bien. Et alors ? So what? Nous sommes tous d’accord sur ce point. En revanche le débat : Comment s’en débarrasser ? Devient épineux . IL EST NEANMOINS URGENT sinon les loups vont entrer dans Paris. Lac question SOCIALE URGE. Et le s néonazis l’ont mise en avant, bien avant 2012.Ils la renforcent et nous sommes englués par un démarche type ” Union à tous prix” que Fabien Roussel a raison de mettre en avant sur deux points qui me semblent essentiels
    / Démarche AUTONOME des communistes (encartés ou NON !) sur la base du Manifeste, donc AVANT 1917, ce qui ne signifie en RIEN, blanc-seing à F. Roussel.
    / Mise en avant de LA question sociale ( Pouvoir d’Achat, retraites et, bien sur, la Sécurité Sociale ET son mode de financement (de façon à combattre les Fonds de Pension, type Ramsay copros’ de diverses cliniques du 93)
    / LIBERTES PUBLIQUES mises à bas depuis les années 75/ 80 par les réformes du Code Pénal et du Code de Procédure pénale et la liquidation des Ordonnances de 1945 relatives à la Protection des mineurs.
    L’Union Syndicale est LA piste, pour la soutenir, être DEDANS, NON pour en faire un tremplin façon social-démo’ en tentant de se mettre en tête.

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