« Les petits-fils nègres de Vercingétorix » d’Alain Mabanckou évoque la terrible guerre qui a durablement meurtri le Congo. Il en fait un pays fictif, le Viétongo. Le pays est déchiré par cette guerre civile qui oppose les populations du sud à celles du nord. Elles se haïssent depuis toujours !
Le coup d’État du général Edou, nordiste a écarté le président sudiste. L’ancien Premier ministre Vercingétorix, chef rebelle sudiste, installe la terreur à l’aide de la milice qu’il a créée « les petits-fils nègres de Vercingétorix ». Exactions, enlèvements, terreur des habitants nordistes vivant au sud, il reconquerra le pouvoir.
Le roman d’Alain Mabanckou est une suite de cahiers rédigés par la nordiste Hortense Iloki dans sa traversée du pays en guerre. Elle y relève les violences, les haines et les atrocités qui martyrisent le Viétongo. Cette œuvre examine la destruction du couple Hortense et Kimbembé. Le conflit politique interne détruit ce couple heureux et “mixte”, elle du Nord, et lui du Sud.
Alain Mabanckou ne manque pas de faire entendre le soubassement colonial qui a durablement brutalisé les sociétés africaines. Il use pour cela d’un masquage intentionnellement peu efficace : le Vietongo rapproche deux noms majeurs de la conquête coloniale, Pointe Rouge fait entendre Pointe Noire capitale du Congo où le corail rouge fut l’une des monnaies du commerce esclavagiste.
Catherine Destom Bottin
Les petits-fils nègres de Vercingétorix, Alain Mabanckou, Éditions Points, Août 2006, 250 pages, 6.90 euros
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