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Associations et bénévoles en danger

Le tissu associatif est un de ces tissus précieux et dont il faut prendre soin. C’est donc un tissu convoité par toutes les personnes qui cherchent à imposer un diktat aux autres.

Je ne parlerai ici que de ce que je connais même si ma décision d’écrire un article sur les associations a été motivée aussi par des échanges avec des ami·e·s, des collègues qui vivent des situations associatives difficiles un peu partout en France.

Mon” territoire (j’utilise le possessif avec prudence car il m’arrive hélas de côtoyer des personnes qui s’imaginent être propriétaires du leur) c’est d’abord le village où je vis, Angervilliers (91) et plus largement la Communauté de Communes du Pays de Limours.

À Angervilliers, je commencerai par l’association que je préside et qui organise des salons du livre. Moi-même auteur, je suis particulièrement attiré par tout ce qui concerne les livres et les auteurs. Ce créneau n’étant pas occupé dans le village, et ayant la chance d’avoir des ami·e·s intéressé·e·s par ces projets, nous avons décidé de nous y engouffrer. Nos modalités d’intervention sont basées sur le bénévolat complet et nous ne demandons à la municipalité que la salle, la publicité et alors que la COVID sévissait intensément, le gel hydroalcoolique pour la désinfection des stylos et des mains des organisateurs, des visiteurs et des auteurs.

Petite précision de taille, je suis dans l’opposition municipale, m’étant présenté comme tête de liste . De plus, nous n’avons sollicité aucune subvention afin de ne pas être redevable de quoi que ce soit.

Nous avons donc eu une salle a disposition mais aucune aide pour la publication et encore moins de gel hydroalcoolique… Nous avons donc dû payer de notre poche pour que le salon ait lieu. Peu de monde donc, mais une qualité d’accueil de notre part qui nous a permis de fidéliser les auteurs. À l’heure du bilan, nous avons pris la décision radicale de ne plus rien organiser dans notre village n’ayant pas de temps à perdre. Nous avons aussi pris la décision de présenter notre projet dans le village voisin de Briis-sous-Forges où nous avons organisé un salon du livre plus important ( une soixantaine d’auteurs)  qui a été un franc succès et nous avons déjà prévu de pérenniser grâce à l’accueil favorable des élus du village et de la MJC.

Il n’y a pas que le salon qui a plié bagage. Le club informatique a lui aussi décampé. Il faut dire qu’il accueillait en priorité des personnes d’un âge certain qui se réunissaient pour apprivoiser l’outil informatique. Hélas, la municipalité n’a rien trouvé de mieux que de décider un changement de local sans… toilettes… Pratique, non? Là encore, il faut savoir que les deux personnes qui gèrent le club étaient aussi sur la liste “Angervilliers Citoyens”que je menais. Un hasard sans doute?

En attendant, le club informatique est aujourd’hui installé lui aussi dans une commune voisine, à Janvry où les adhérents bénéficient de cours et disposent de… toilettes.

La disparition du club de football d’Angervilliers a marqué la fin (provisoire) de l’hécatombe. Là, pas de dirigeants politiquement “incorrects” mais juste une non volonté de pérenniser un club sportif. Absence de dialogue, absence de projet pour le village, absence de volonté de part et d’autre pour dialoguer (mais les élus ne sont-ils pas justement élus pour être au service de la population et forces de propositions ?)
Aujourd’hui, il reste un stade laissé à l’abandon et nos têtes blondes disséminées dans les clubs alentours.

Les associations sont en danger. Les MJC, les radios associatives, les associations d’utilité publique, comme celles de soutien scolaire par exemple, subissent les assauts de municipalités peu scrupuleuses qui tirent à boulets rouges sur tout ce qui ne pense pas “comme il le faudrait”. Sur notre territoire, le constat est clair : ces municipalités qui censurent et assassinent les associations sont de droite voire d’extrême droite.

Pourtant, il est plus que jamais nécessaire de travailler à la sauvegarde des associations, à la protection des bénévoles quels qu’ils soient . C’est modestement qu’avec une amie, engagée comme moi dans la vie politique locale, nous allons partout où c’est nécessaire pour soutenir les associations en difficulté. Face à la difficulté d’exister des associations et au rôle trop souvent délétère de certaines  municipalités, il devient vital de défendre l’idée d’un réseau d’associations pouvant éventuellement trouver des soutiens ailleurs que dans leurs villes ou villages. Cela demande du courage politique aux municipalités accueillantes mais il est temps de dire stop au gâchis et à celles et ceux qui usent de leurs petits pouvoirs contre les intérêts des personnes qu’ils sont censés représenter.

Le combat n’est certes pas gagné mais il est passionnant.

 

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