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Cahier d’un art de vivre, Cuba 1964-1978

La Cuba, de René Depestre, c’est une fête envers, contre et avec tout ! Le poète convoque ici la sensualité de sa langue haïtienne mais aussi française, hispano-cubaine, et créole de toute la Caraïbe 

Le « Cahier d’un art de vivre » c’est le poète Depestre qui débarque à Cuba au début de la Révolution. Il y côtoiera Fidel Castro, Camilo Cienfuegos Che Guevara et les poètes, les écrivains Nicolas Guillén, Fernando Retamar, Alejo Carpentier et Eduardo Galeano. 

Il fait partager au lecteur-trice que c’est d’imaginer que tout est humainement possible. Dans ses notes il fait entendre la furia qui « soufflait, jour et nuit, sur les classes sociales ». Les rue de La Havane chavirant sous les notes d’une musique nouvelle. Il offre au lecteur, à la lectrice, une Havane qui était la capitale des mondes en rébellion, où se croisaient bien des gauches de la planète. S’y croisaient aussi les militant.e.s des mondes coloniaux en ébullition à la veille de leurs indépendances. 

Tout n’est pas que fête, fin 1965, le départ de Cuba de Che Guevara — la Lettre d’adieux à Fidel est reproduite intégralement. Elle marque la fin du romantisme qu’inspirait la figure mythique du Che.

L’ouvrage comprend un cahier central d’illustrations où des photos de René Depestre en compagnie des personnages qu’il cite dans son journal (Fidel Castro, Che Guevara, Mao Tsé-toung, Hô Chi Minh…) voisinent avec de précieux documents d’époque, tous d’une extrême rareté. 

Catherine Destom-Bottin

Cahier d’un art de vivre Cuba 1964-1978, René Depestre, Éditions Actes Sud, Novembre 2020, 320 pages, 27 euros 

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