Notes d'actu.

Notre récit d’un monde en mouvement.

Après le 17 septembre

Le 17 septembre était annoncé comme une journée de mobilisation “pour l’emploi” par les organisations syndicales qui y appelaient : la CGT, Solidaires et la FSU. Elle fut une journée fourre-tout, une journée de rentrée, pas inutile mais pas préparée comme il l’aurait fallu. L’effet de sidération lié à la pandémie est encore là parmi nos collègues et, parfois, jusque dans les équipes militantes. Dans beaucoup d’entreprises qui subissent des plans de licenciement, l’heure n’est pas à la bataille.

Mais le 17 septembre a aussi manqué d’actes volontaristes, à la fois envers ces travailleurs et ces travailleuses menacés-es et envers celles et ceux qui sont déjà privés-es d’emploi. À Rennes les salariés-es de Technicolor ont rejoint la manifestation, à Toulouse une coordination des salariés-es de l’aéronautique se met en place. Ces exemples encore trop rares doivent être démultipliés, pour imposer la question de l’emploi au centre des préoccupations. Les Unions locales et départementales syndicales, ont un rôle central à jouer dans cette coordination à la base des salariés-es… C’est en partant des luttes que l’on pourra démontrer que la hausse du chômage est notre affaire à toutes et tous car elle permet au patronat de détériorer les conditions de travail et de salaires, en étant sûr de trouver de la main d’œuvre. C’est en partant des luttes que l’on pourra parler de la baisse du temps de travail pour que tout le monde travaille. C’est en partant des luttes que l’on pourra avancer nos propositions pour une autre société.

Beaucoup de choses ont été écrites pour penser un « monde d’après », qui soit une réelle alternative au capitalisme, mais il nous manque un plan de bataille. Et le contexte sanitaire va compliquer, dans les semaines à venir, la construction d’un mouvement social.

Pour élaborer ce plan, la création de dynamiques intersyndicales, au plus près des collectifs de travail, est essentielle. Ce cadre intersyndical doit permettre l’expression des revendications des salariés-es, les débats, et donner confiance dans les luttes.

Parmi les revendications pour stopper le chômage et la pauvreté, il y a la réduction du temps de travail, sans baisse de salaire et avec embauches correspondantes. Partager le travail c’est un bon angle d’attaque pour imposer un nécessaire partage des richesses et répondre aux urgences sociales, démocratiques et écologiques.

La prise en charge conjointe de ces urgences est une réalité pour de nombreux collectifs militants ; syndicaux, associatifs, citoyens. Mais nous devons encore faire des efforts pour définitivement sortir ces revendications des tribunes, des appels… et leur donner une réalité concrète dans nos lieux de vie et de travail.

Parmi les outils qui nous permettraient de construire ces luttes, il y aurait sûrement à réinventer et faire vivre des versions actualisées de ce qu’ont été les Bourses du travail, pour prendre en charge les urgences, coordonner les collectifs et engager la transformation sociale.

Adèle Tellez, CGT EVSPC[1]-Ville de Paris

Frédéric Michel, SUD-Rail [Solidaires] Marseille


[1]           Espaces verts, Sports, Prévention et Cimetières ;

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