Première entreprise pharmaceutique française une des majors mondiales, Sanofi applique une stratégie focalisée sur la rentabilité financière accompagnée de plans d’économies successifs :
Abandon d’axes thérapeutiques majeurs en termes de santé publique mais moins rémunérateurs, externalisation d’un maximum d’activités de la recherche et développement, pression sur les effectifs et sur les salaires avec disparition des augmentations collectives, remise en cause des organisations du temps de travail dans les usines avec objectif d’augmenter la productivité de plus de 20%, contrôles des processus de fabrication insuffisants.
En terme financier, les résultats sont là. Le nouveau directeur général vient d’annoncer sa volonté de porter la marge brute de 25% à 32% d’ici 2025, un nouveau plan d’économie de 2 milliards d’€, la volonté de se désengager des médicaments sans ordonnance…
Cette stratégie suivie par tous les grands laboratoires conduit à une augmentation vertigineuse du prix des nouveaux médicaments qui de fait, ne pourront pas être administrés sur toute la planète. Même dans les pays dits riches, ces prix ne pourront pas être supportés par les organismes de protection sociale ce qui va induire de plus en plus une santé à deux vitesses.
C’est d’autant plus scandaleux que ces prix ne reflètent pas la réalité du coût de développement et de production de ces traitements. Quand dans le même temps, les 4500 emplois supprimés par Sanofi en 10 ans représentent un manque à gagner annuel de 100 millions d’euros pour l’ensemble des caisses sociales en France (sécu, retraite, chômage), il est insupportable qu’il n’y ait aucune transparence dans la fixation des prix des médicaments, aucun contrôle de cette industrie.
Nous informons largement les salariés de cette situation inacceptable.
Ces dernières années et derniers mois, les salariés se mobilisent de diverses manières, contre les plans de restructuration en R&D, grève sur plusieurs sites de production où se posent des questions sanitaires et/ou salariales ou de de remise en cause du temps de travail, actions avec des associations de malades sur les questions de sécurité des salariés et des populations.
A ces mobilisations s’agrège la lutte contre la réforme des retraites avec des journées de grève multiples ou reconductibles sur plusieurs sites (Sisteron, Mourenx, Aramon, Ambares, Marcy L’Etoile, Vitry, .…).
La bataille est rude mais les enjeux sont majeurs. Si demain nous voulons avoir une entreprise pharmaceutique dans notre pays répondant aux enjeux de santé publique, nous ne pourrons pas faire l’économie d’un débat sur la vision qu’il faut affirmer d’un avenir hors du capitalisme. Rappelons que les fameux BlackRock qui sont dans l’actualité du projet retraite Macron détiennent 5,7 % du capital de Sanofi et sont présents partout dans Big Pharma. Il s’agit bien d’arracher l’industrie pharmaceutique à l’emprise des multinationales et autres fonds de pensions pour rendre le médicament, ce bien commun, disponible pour l’Humanité.
Thierry Bodin, coordinateur CGT de Sanofi
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