Culture.

PArce qu’on ne peut pas s’émanciper sans aile !


LA CULTURE FACE À L’EXTRÊME-DROITE ET LA DROITE EXTRÊME

Il y des mois où pour boucler le journal on doit courir après des articles. Cette fois-ci c’est le trop plein ! Signe sans doute des attentes… Voici donc 5 pages Culture et d’autres contributions sur le site. Poursuivons le débat !

Comment résister aux obscurantistes, il faut tout tenter !

J’ai eu la chance de grandir dans le 93, albertivillarienne et donc séquano dionysienne de naissance, j’ai aujourd’hui l’âge de partir en retraite. Je n’oublie pas que j’ai bénéficié d’un maillage d’acteurs gouvernés par des équipes municipales ambitieuses. C’était l’enthousiasme d’après-guerre et d’anciens déportés étaient aux manettes, le sens du commun et des responsabilités les guidait. Ma mère a fait partie à 3 reprises de ces équipes militantes qui formaient avec les techniciens un microcosme solidaire qui agissait dans le sens de l’intérêt général. Ils aimaient les défis et les métissages, avaient de l’ambition pour ce territoire et pour sa jeunesse.

Le théâtre de la Commune avec Gabriel Garant a ouvert les portes de la représentation à cette jeunesse éclectique, au travers des matchs d’improvisation, une frontière franchissable. Au travers de ces dynamiques collectives, nous avons consolidé nos acquis, perceptions et questionnements. La Francophonie rayonnait, une audace portée par une époque « black, blanc, beur » qui créait des ponts et permettait de nous exprimer avec audace. Autour de nous, on croyait à ce potentiel métissé avec enthousiasme ! On a voyagé pour consolider et enrichir cette expérience d’éducation populaire : le Québec, l’Allemagne… Auber Band Comédie, « éclats d’airs » une première création collective qui a fait plusieurs fois salle comble au théâtre de la Commune…(…)

Mais c’est sur l’espace public que ça se joue vraiment avec la Carnavalcade, la RN2000, les arts de la rue permettent de pousser les portes, de communier avec les idées de chacun, dans souvent une joie jubilatoire de se dépasser ensemble, loin des salles fermées qui concentrent souvent l’entre-soi, en cherchant une autre sacralisation plus frondeuse ! A Aubervilliers, les Grandes Personnes ont construit la Villa, des compagnies de rue ont sillonné le monde cherchant d’autres solidarités et transmissions. Avec le festival Aubercail, on s’est réuni mensuellement pour concocter un festival de joyeux bénévoles, et reçu des auteurs compositeurs interprètes pendant 17 ans. Les plus frêles s’appuyant sur l’expérience collective, on se retrouvait, on échangeait, on s’engueulait…

Je voudrais citer ici le foisonnement, souvent nostalgique par ceux qui en sont partis, de possibles sans nécessairement beaucoup de moyens qui s’offrent dans ce microcosme fertile. Origamis du Trésor Municipal, Mondiales des Souffleurs, lanternes des Poussières, tant de moments de grâce… Le fond d’archives vidéo du CICA en a souvent capté les éclats ! Tout est bon aujourd’hui pour utiliser ces expériences collectives créatives pour construire un monde plus résiliant, ouvert à chaque singularité.

Ce dialogue entre générations est issu du maillage de confiance avec des pairs qui vous cautionnent, encouragent, corrigent quand ça dérive… Une époque fertile qui me donne envie de remercier, aujourd’hui et de me lever contre le bruit des bottes, pour une planète habitable pour tous, sur laquelle la créativité de chacun sert de base à l’évolution collective !

Nathalie Incorvaïa

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