Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Il n’est plus temps de tergiverser

Les électeurs ont envoyé un message clair : ils veulent vivre dans la justice sociale, la dignité et le respect de la planète. Même Macron est obligé de le reconnaître. Mais ce qu’il ne dit pas, c’est que cela implique une autre politique fondée notamment sur un développement des services publics au-delà de leur périmètre actuel pour répondre aux nouveaux besoins de la société.

L’enjeu est immense : les services publics sont un des plus puissants moyens de réduction des inégalités en France.  En redistribuant les richesses du pays de manière égale pour tous, ils permettent aux plus défavorisées de satisfaire des besoins essentiels sans passer par le secteur privé marchand.

Promouvoir les services publics ce n’est pas défendre une administration menacée, mais développer un projet de société égalitaire où les besoins sont définis collectivement, sans laisser aux marchés le soin de les déterminer et d’en tirer profit.

C’est précisément pour cette raison qu’ils sont devenus l’ennemi à abattre pour les tenants du néolibéralisme dont l’objectif est d’élargir le champ de la marchandise afin d’augmenter les profits. En France et en Europe, la droite, l’extrême-droite et une partie de la social-démocratie veulent en finir avec les services publics prétextant le « coût » trop important qu’ils représentent.

Sous leurs coups de boutoir, l’égalité des droits à la santé, à l’école, au transport, au logement n’est désormais plus assurée en France. Le gouvernement dit démissionnaire s’apprêtait  à reconduire pour 2025 un budget fondé essentiellement sur la poursuite de la baisse des dépenses publiques. Et ce n’est pas la nomination de Barnier qui va nous rassurer !

Prenons la situation comme un signal : sans attendre, les citoyens/nes, les syndicats, les associations doivent se mobiliser pour exiger le respect de la volonté des électeurs/trices. Cette mobilisation a déjà commencé à modifier le paysage politique depuis les élections législatives. Elle doit se poursuivre sur le terrain. Un exemple parmi d’autres : les maires de 44 communes des Côtes d’Armor, avec l’accord de l’opposition de droite, ont publié un arrêté municipal visant à pallier le « trouble à l’ordre public que représente l’inégalité d’accès aux soins ». Ils mettent l’Etat en demeure de mettre en place un plan d’urgence d’accès aux soins pour leur département. Ce type de démarche annonce de nouveaux rapports entre les citoyens/nes et l’institutionnel.

Josiane Zarka

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