Huit victimes du changement climatique venus du monde entier et trois ONG ont déposé une plainte au tribunal judiciaire de Paris pour mise en danger de la vie d’autrui, homicide involontaire, et atteinte à la biodiversité. Elle vise les actionnaires de Total Energies pour leur contribution au changement climatique et son impact fatal sur la vie des plaignants et celle de la planète. Alors que depuis 2021, l’Agence Internationale de l’Energie préconise l’arrêt de tout nouveau projet fossile, Total Energies continue de lancer des sites pétroliers et gaziers à travers le globe. Les requérants souhaitent faire reconnaître que certaines personnes et entités (multinationales, banques) ont une responsabilité supérieure dans la destruction du monde. L’empreinte carbone de Total Energie dans le monde est équivalente à celle des 67 millions de Français réunis.
Cette assignation en justice de Total Energies s’inscrit parmi les deux mille contentieux climatiques dans le monde contre des États ou des entreprises. L’inertie des Etats est aussi mis en cause : le 9 avril dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la Suisse pour inaction climatique, en réponse à une plainte déposée par une association de personnes âgées préoccupées des effets du changement climatique sur leurs conditions de vie. Cette décision fait jurisprudence: La protection des citoyens contre les dérèglements climatiques est reconnue comme un droit de l’homme et engage tous les Etats membres du Conseil de l’Europe.
Sur le terrain, les acteurs des luttes pour « la fin du mois » et ceux contre « la fin du monde » convergent de plus en plus pour dénoncer la responsabilité des puissances d’argent dans le chaos social et environnemental. Leur capacité d’agir ne gagnerait-elle pas à se rassembler plus explicitement sur cet objectif commun?
Josiane Zarka
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