Les BRICS (pour « Brazil, Russia, India, China and South Africa ») tenaient, en août, leur quinzième réunion annuelle. La place que des régimes dictatoriaux et/ou impérialistes y occupent depuis la création en 2009 montre qu’on est loin de la conférence de Bandung en 1955 et du mouvement des pays non alignés ; et ce, sans entrer ici sur les limites dudit mouvement et les réserves qu’on peut émettre à son propos.
Pour autant, ce sommet 2023 des BRICS fait écho à ce qui se passe dans le monde aujourd’hui, particulièrement en Afrique : l’impérialisme d’États membres du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) y est rejeté par la population. Un des enjeux est que les révoltes populaires ne conduisent pas à ce qu’un autre impérialisme prenne la place. Nous ne sommes pas responsables de la politique coloniale, impérialiste, des gouvernements français ; nous l’avons combattue et la combattons toujours. Mais, militantes et militants d’un pays impliqué dans le pillage et la mise sous tutelle de régions du monde, notre message est sujet à caution pour celles et ceux qui dénoncent ces situations. Il nous faut en tenir compte dans nos analyses, nos expressions. Sans pour autant faire de régimes dictatoriaux l’espoir de l’émancipation de l’humanité ! L’élargissement des BRICS à l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran ne peut soulever aucun enthousiasme de notre part. Les gouvernements en place dans ces pays s’accommodent fort bien du capitalisme et plusieurs de ces régimes sont liberticides.
BRICS ou G7, l’émancipation des peuples ne viendra pas de là ; en grande partie, c’est le capitalisme qui se réorganise. Mais ce constat ne doit pas nous conduite à ignorer ou rejeter les révoltes, les révolutions concomitantes au renforcement des BRICS. De tout cela nous reparlerons dans un futur dossier.
Christian Mahieux
- Jusqu’en 2011, on parlait de BRIC. L’Afrique du sud a alors rejoint les quatre autres pays, d’où l’abréviation BRICS.
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