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Soudan : une contre-révolution sanglante

En 2019, la révolution soudanaise a fait tomber un dictateur. Un gouvernement civil a été mis en place mais rapidement renversé en 2021 par l’armée. Depuis 5 mois un conflit armé oppose les paramilitaires des Forces de soutien rapide et l’armée régulière. Une guerre civile dans laquelle la population soudanaise subit les pires souffrances. Les comités de résistance soudanais, réseaux d’organisations de base organisés par quartier, fer de lance de la révolution soudanaise, sont les premiers visés par les forces réactionnaires qui s’affrontent. Dans l’urgence, ces comités organisent autant qu’ils le peuvent la protection des populations. « Les comités de résistance et d’autres réseaux militants tentent de garantir que les gens ordinaires puissent accéder à la nourriture, aux médicaments et aux soins de santé » explique l’un de ses militants. À cette situation de chaos, s’ajoute le jeu de différents impérialismes. La Russie et les Émirats arabes unis sont des soutiens notoires du général Hemeti des Forces de soutien rapide. La milice russe Wagner lui aurait fourni des missiles. La Russie porte un intérêt au Soudan, car elle souhaite en effet construire une base navale à Port-Soudan. Elle pourrait contrôler, via la mer Rouge, l’approvisionnement mondial en pétrole. Les États-Unis semblent pris de court car ils ont joué les deux cartes que représentent les deux généraux qui s’affrontent aujourd’hui. Dans ces affrontements, le peuple soudanais est le grand perdant : il n’a rien à gagner de la victoire d’une des 2 factions opposées, ni de la domination impériale de la Russie ou des États-Unis.

Patrick Le Tréhondat

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