C’est ainsi que les manifestants qui défilent régulièrement à Tel-Aviv et à Jérusalem désignent Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, les dirigeants kahanistes arrivés au pouvoir.
Il est vrai que Ben Gvir a promis de s’en prendre aux Palestiniens bien sûr, mais aussi aux « Juifs déloyaux ». Les déclarations homophobes et antiféministes se multiplient et la « justice » israélienne est sur le point de devenir une chambre d’enregistrement de la Knesset.
Est-ce que ça veut dire que la « démocratie israélienne » est menacée et qu’avant c’était mieux ?
Dans la coalition défaite par Netanyahou, il y a Avigdor Liebermann qui avait déclaré qu’il fallait bombarder le barrage d’Assouan et décapiter les Palestiniens à la hache. Il y a Naftali Bennett qui avait expliqué : « j’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie, je ne vois pas où est le problème ». Il y a Ayelet Shaked : « Les mères palestiniennes doivent être tuées, elles élèvent des serpents ». Et Merav Michaeli, dirigeante « féministe » du parti travailliste : « où qu’ils soient, les membres du Jihad Islamique doivent être anéantis ». Si on remonte plus loin, ce ne sont pas les « fous de Dieu » voulant détruire l’esplanade des mosquées qui ont initié la colonisation, mais les travaillistes.
Brusquement, une partie de la société israélienne qui n’a jamais bronché sur les vols de terre, les assassinats d’enfants, l’emprisonnement massif, les exécutions extrajudiciaires ou la multiplication des colonies se sent menacée. Elle n’a rien dit quand la Cour Suprême légalisait la « torture raisonnable » et l’expropriation de 1200 villageois de Masafer Yatta. Elle proteste parce que cette même Cour Suprême n’aura plus les moyens de poursuivre Netanyahou pour corruption.
Il n’y a jamais eu de « démocratie » en Israël. Les Palestinien.nes représentent la moitié de la population. Le sionisme a fragmenté la Palestine en autant de statuts de domination différents. Israël est un État ethnique, un État juif où les non Juifs n’ont aucun droit. Ce scandale est soutenu par les dirigeants occidentaux. Après plusieurs années d’enquête, Amnesty International a abouti à la même conclusion que d’autres associations des Droits de l’Homme : c’est un État d’apartheid, et l’apartheid s’exerce aussi à l’intérieur des frontières internationalement reconnues.
Les manifestant.es qui rejettent Netanyahou n’ont pas le choix s’ils/elles veulent aboutir. Ils doivent se battre pour l’égalité des droits et le vivre ensemble. L’apartheid ne se divise pas.
Agressée tous les jours, malgré les morts, malgré les humiliations, malgré le blocus de Gaza, malgré les violences quotidiennes perpétrées par l’armée et les colons, malgré les massacres impunis à Naplouse et Jénine, la Palestine résiste. Elle fait société et croit en l’avenir. La population est de plus en plus persuadée qu’il faudra recourir à la lutte armée.
Battre les fascistes juifs, c’est reconnaître la nature coloniale d’Israël et la combattre aux côtés des victimes.
Pierre Stambul (UJFP)
- Dans les années 1980, le rabbin Meîr Kahane avait fondé un parti dissous pour racisme et terrorisme. Ses disciples occupent aujourd’hui des postes clés dans la coalition dirigée par Netanyahou.
- Le Parlement israélien.
- Le ministre Yigal Allon dès 1967.
- Au sud d’Hébron.
- Al Haq, B’Tselem, Human Rights Watch …
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