Edito.

L’Humeur de la rédaction.

De la puissance politique populaire

Le dossier de Cerises la coopérative a bien sûr pour sujet les retraites et la volonté de contre-réforme du gouvernement en dépit de l’avis de la majorité de la population. Nous connaissons les arguments contre l’allongement de la durée du travail, l’injustice de la proposition ou les questions sur la nécessité financière ou pas… tout ceci est abondamment développé dans tous les médias. 

Il nous paraît utile et nécessaire de tirer les enseignements de ce moment très particulier de notre vie démocratique. Les 8 organisations syndicales unies en un front du refus, ayant même fait preuve d’imagination sociale comme en atteste cette proposition de mise à l’arrêt du pays, n’en est pas moins réduit au plus petit dénominateur commun qui cache quelques fissures.  Et qui, surtout, interroge à nouveau le manque de rapports et de synergies  entre le social et le politique.  

 
Entre autres questions, se pose celle de la mise en débat de la désétatisation de la sécurité sociale,  de son appropriation et de sa gestion par les travailleurs et travailleuses… 

Enfin nous apparaît très grave, en cette période inédite, le discrédit absolu du parlement réduit à un pitoyable jeu de rôle subordonné à de tous autres intérêts et enjeux que ceux du peuple… et plus encore le très profond fossé qui s’est creusé entre les parlementaires et la population qu’ils et elles sont censés représenter. Nous avons abouti à une véritable impasse et à un épuisement du système représentatif.

Mais la vraie question quasiment jamais évoquée est ailleurs: celle de l’ancrage des élus dans  la population, de leur rôle et  de leurs liens avec les très fortes luttes et mobilisations populaires  qui ne soient pas dans un rapport de subordination à leur 

geste parlementaire. Il n’est qu’à lire les pancartes dans les manifestations pour s’en convaincre. Face à ce magistral échec institutionnel, bien plus qu’une crise : un épuisement d’un système qui échappe à ceux qui s’en croient les protagonistes. Il faut remonter ses manches et se mettre au travail pour redonner une vraie place actrice à la population et non de consultant et qu’elle puisse prendre en main son destin… nous suggérons que l’autogestion, comme mode d’action et de stratégie, est parmi les pistes à explorer, en commençant par la reconnaissance des collectifs et des assemblées générales dans le mouvement et en portant pourquoi pas, l’idée d’un référendum. 

Bénédicte Goussault

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