Notes d'actu.

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Tournis anglais

La bourgeoisie anglaise a la tête qui tourne. Après la piteuse sortie de Boris Johnson, qui avait renversé Theresa May de son poste de première ministre, les conservateurs britanniques pensaient avoir enfin trouvé un semblant de stabilité avec Liz Truss, qui se présentait comme la Margaret Thatcher 2.0. Elle n’aura pas eu le temps de défaire ses valises au 10 Downing Street qu’elle a dû démissionner 44 jours après sa nomination. En cause, l’affolement des marchés devant son programme qui annonçait de radicales baisses d’impôt pour les riches, sans pour autant trouver les financements nécessaires, même au prix de drastiques réductions des dépenses sociales. Dès lors la City s’inquiète, la livre dégringole, les taux d’intérêt montent à une vitesse vertigineuse. De plus elle garde en mémoire la récente puissante grève des cheminots et observe ces attroupements citoyens qui brûlent leurs folles factures d’électricité. La colère sociale gronde. Aujourd’hui elle pense avoir trouvé sa martingale ou son pis-aller avec Rishi Sunak, rejeton de Goldman Sachs, « British Indians » milliardaire. Mais le nouveau gouvernement hésite déjà et vient de repousser de dix jours l’annonce du détail de son programme. Les travaillistes piaffent d’impatience et en appellent à de nouvelles élections. Pour autant, il est improbable qu’ils puissent constituer une alternative crédible à la droite britannique, tout imprégnés de blairisme qu’ils sont. Paradoxe ce sont les marchés financiers qui ont fait chuter Liz Truss pourtant acquise à leurs intérêts et non le Labor. Il est donc peu probable que ce soit dans les urnes que la résistance sociale puisse s’organiser.

 Patrick Le Tréhondat

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