Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Il n’y a pas que les motions de censure et le 49.3 dans la vie,

il y a aussi des grèves… et des actionnaires !

Des grèves en cours, d’autres annoncées. On citera à venir la grève des bus Star de Rennes, de Dijon, d’Aix-en-Provence, de la RATP à Paris…  Mais aussi la grève des éboueurs de Paris 15e. Aux raffineries TotalEnergies la grève a commencé le 27 septembre, des négociations sont annoncées. Citons aussi la grève des sans-papiers de DPD transporteur de colis et Chronopost en Ile-de-France qui durent depuis fin 2021.

S’annonce la grève générale et nationale du 10 novembre après celles des semaines passées dans les transports, tram de Lille, bus de Pau et de Dijon. Mais aussi celle des internes en médecine, les lycées professionnels, ou encore des écoles de Montpellier.

La téloche répète à l’envi que les grévistes bloquent le pays. On croit rêver : la presse aux ordres révèle ainsi que le travail salarié est essentiel… Et fournit la preuve : sans ce travail de la France d’en bas, tout s’arrête.  Merci la téloche pour le coup de pouce : payons les salariés à la hauteur de leur absolue nécessité pour le pays !

Cependant LCI, BFMTV, FR2, CNEWS, TF1… et consorts ont un credo :  ne pas dire à quel point l’argent existe et où le trouver ?

Il arrive néanmoins que l’euphorie de l’argent coulant à flot conduise la presse bienpensante à exposer que la distribution de dividendes atteint des records en France et dans le monde. 

Ainsi le journal Les Échos affirmait fin août « Des dividendes spectaculaires après des profits exceptionnels. Les grandes entreprises n’ont pas rechigné à partager avec leurs actionnaires les fruits de la moisson extraordinaire de la sortie de crise […] qui ont atteint des niveaux record de 44,3 milliards d’euros en France, et de 544,8 milliards de dollars dans le monde ».

Ce « record » français, en un trimestre, semble confirmer les 147 milliards d’euro qui seront versés cette année en dividendes aux actionnaires du CAC 40.

Cet argent n’est pas rentré par magie dans leurs coffres. Il est à la fois le fruit du travail salarié et de la spéculation. Spéculer c’est considérer que l’usine à masques sanitaires de Bretagne peut crever, l’argent fera des petits plus gros dans un coffre bancaire.

Ces sommes colossales, fruit du travail humain, sont interdites d’accès aux humains qui les ont produites, ça s’appelle le capitalisme, et il faut en finir. Il s’agit moins de mieux repartir les richesses que de spolier les actionnaires de la plus-value produite par le travail humain qu’ils kidnappent jusqu’à présent. 

De surcroît, nous sommes pressés. Plus vite on brisera le pouvoir actionnarial, plus vite les salariés pourront soumettre la production elle-même et les conditions de sa réalisation aux impératifs de l’urgence climatique.

Catherine Destom-Bottin

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