Au sortir de la 1ère guerre mondiale une famille allemande tente l’aventure en Amérique. Lors de la Seconde, des retours en Allemagne. Entre les deux les hoquets de la vie dans le terroir américain, les rêves rapetassés, les quotidiens d’une misère des « petits blancs » à la peine. Une place centrale des femmes. Une description minutieuse, précise et captivante de ces vies, de leur travail, les enfants, les chiens, les voisins. D’un bout à l’autre du bourg, une solidarité nécessaire, des rivalités inévitables. Banalités ? Pas seulement, une âme aussi traverse l’écriture de ce récit dont tous les bouts font chorale. Un regard sans complaisance mais empathique ; pas d’intrigue ni de script particulier, ici se déroulent des vies ordinaires.
Ce roman a le goût d’une énième bière un peu tiède, la douce mélopée des avenirs qui s’éteignent. On y croise les impossibles et les secrets, les rédemptions et les rebonds.
Dans la poussière sèche que la pluie lavera plus tard. L’auteure, germano-américaine, amérindienne, a des accents à la Faulkner. Séquence d’une Amérique ordinaire.
Patrick Vassallo
La Chorale des maîtres bouchers, Louise Erdrich, Livre de poche, 2005, 568 pages, 8,90€
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