Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Urgence de la radicalité

(Cet article fait partie du dossier “Radicalité” que vous retrouverez en cliquant sur ce visuel)

Qu’est-ce que la radicalité ? Une réaction à une large prise de conscience de notre situation actuelle : les prévisions pessimistes sur le changement climatique ne sont plus des vues théoriques extrêmes mais des réalités quotidiennes qui hypothèquent la survie sur la planète. Pour un très grand nombre de personnes, les difficultés s’amoncellent, jour après jour, sans solution claire. Les problèmes pour s’alimenter, se loger, se chauffer, se déplacer, se soigner, envahissent le quotidien, ne laissent plus la place à une vie agréable, voire simplement décente. Les services publics et les institutions deviennent maltraitants à force de rationnement. D’une prise de conscience diffuse dans la société, c’est devenu de plus en plus concret et chaque personne en vit les effets anxiogènes à un moment ou un autre : le manque de personnel dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite, l’obligation de faire des démarches administratives sur internet avec des possibilités réduites d’avoir un contact humain… 

On n’a plus le temps d’attendre

L’État ne remplit plus ses responsabilités d’organisation de la société et tend vers le régalien, c’est-à-dire le répressif. En réponse, les classes dominantes qui occupent l’appareil d’État produisent un discours de plus en plus transparent dans son désir de générer le contrôle et la peur, la pandémie et ses multiples rebondissements, injonctions et menaces l’ont mis en évidence pour une majorité de la population. Ces classes dominantes ont fait sécession du reste de la société, vivent entre elles et ne se préoccupent que de perpétuer leur position de domination, à n’importe quel coût, humain ou écologique. Tout cela, on le voit et on le vit. Une grande part des électeurs ne jouait déjà plus au jeu de la pseudo démocratie du système représentatif et s’abstenait. Le boycott des élections présidentielles, la primaire populaire sont des manières d’affirmer publiquement cette rupture. Alors, si l’anxiété et la peur ne sidèrent pas les possibilités de penser, c’est la conviction que l’on n’a plus le temps d’attendre qui s’impose radicalement. L’urgence de la situation nous oblige à trouver des solutions politiques pour survivre.

Sylvie Faye-Pastor

Médecin en activité

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