Le régime en place dans l’État espagnol est issu de « la transition démocratique ». Il s’agissait d’organiser sans heurt la succession de Franco, en intégrant au jeu politique les partis socialiste et communiste (PSOE, PCE) et les syndicats liés (Commissions ouvrières, UGT). Pour cela, ces organisations ont accepté le maintien de la clique franquiste dans les couloirs du pouvoir, le silence sur les morts, les tortures, les exils, les emprisonnements de la dictature, la non-prise en compte des revendications des peuples basques ou catalans par exemple. Le Pacte de la Moncloa, en 1977, scelle cet accord et promeut la paix sociale au nom de la démocratie. Mais revendications et besoins de la classe ouvrière, n’avaient pas disparu. Déjà présent dans les dernières années de la dictature, un mouvement « assembléiste » touche alors de nombreux sites de travail. C’est cette combativité, ces expériences de démocratie ouvrière que relate l’auteur dans ces 296 pages. Ces grèves dont l’animation était sous la responsabilité des assemblées de grévistes ont été combattues par une partie des forces dites progressistes. Ce livre contribue à leur redonner vie.
Christian Mahieux
« Tout le pouvoir à l’assemblée ! Une histoire du mouvement ouvrier espagnol pendant la transition (1976-1979) », Arnaud Dolidier, Ed. Syllepse, juin 2021, 20 euros.
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